DISCOGRAPHIE DE MADO ROBIN
07 juillet 1942
- Si j’aime (Franz Grothe – Weger) – Orchestre dir Georges Briez – 78T Gramophone DA 4940 (OLA 3743-2)
- Villanelle « J’ai vu passer l’hirondelle » (Eva Dell’Acqua – arrgt Van der Elst) – Orchestre dir Georges Briez – 78T Gramophone DA 4939 (OLA 3744-2)
- Peer Gynt : Chanson de Solveig (Edvard Grieg – arrgt Van der Stucken) – Orchestre dir Georges Briez – 78T Gramophone DA 4939 (OLA 3801-1)
- les Filles de Cadix (Léo Delibes – Alfred de Musset) – Orchestre dir Georges Briez – 78T Gramophone DA 4940 (OLA 3802-1)
10 novembre 1942
- l’Oiseau (Henry Février – André Delacour) – Orchestre dir Georges Briez – 78T Gramophone DA 4943 (OLA 3881-4)
- Chanson provençale (Eva Dell’Acqua – arrgt Van der Elst) – Orchestre dir Georges Briez – 78T Gramophone DA 4960 (OLA 3882-2)
05 mai 1943
- Chanson bohème (Louis Gallini – S. Margall) – Orchestre dir Georges Briez – 78T Gramophone DA 4943 (OLA 3927-2)
- Si tu le veux (Charles Koechlin – M. de Marsan) – Orchestre dir Georges Briez – 78T Gramophone inédit (OLA 4056)
10 novembre 1943
- la Gitane et l’oiseau (Julius Benedict – A. de Badet – arrgt Georges Briez) – Orchestre dir Georges Briez – 78T Gramophone DA 4960 (OLA 4200-1)
24 octobre 1947
- la Flûte enchantée : Air de la Vision « Ne tremble pas » / Air de la Reine de la Nuit « Ah ! venge-moi » (Mozart – trad fr J. G. Prod’homme et J. Kienlin) – Orchestre du Théâtre National de l’Opéra dir Eugène Bigot – 78T Gramophone DB 11194 (2LA 5084-1 et 2LA 5085-1)
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27 septembre 1948
- Ton épaule pour y dormir (Tiarko Richepin – Marie Laparcerie) – Orchestre de l’Association des Concerts Lamoureux dir Marcel Cariven – 78T Gramophone DA 5024 (OLA 5375-1)
- C’est à Champ Dominelle (Tiarko Richepin) – Orchestre de l’Association des Concerts Lamoureux dir Marcel Cariven – 78T Gramophone DA 5024 (OLA 5376-1)
1949
- Fantaisie et Bel Canto – émission radiophonique avec Mario Podesta – Joachim Grandt au piano
Parysatis (Camille Saint-Saëns) « le Rossignol et la rose » / l’Oiseau (Henry Février – A. Delacour) / la Gitane et l’oiseau (Julius Benedict – André de Badet) / La Grande Valse brillante (Joachim Grandt) / ‘A Vucchella (Francesco Paolo Tosti – Gabriele d’Annunzio) (avec Mario Podesta) / Chanson provençale (Eva Dell’Acqua) / Villanelle (Eva Dell’Acqua) « J’ai vu passer l’hirondelle » / Chanson bohème (Louis Gallini – S. Margall)
15 décembre 1949
- la Perle du Brésil : Air du Mysoli de Zora « Charmant oiseau » (Félicien David) – Orchestre de l’Association des Concerts Lamoureux dir Henri Tomasi – 78T Gramophone DA 5030 (OLA 5663-1)
- Manon Lescaut : Couplets de la Bourbonnaise « l’Eclat de rire » (Auber) – Orchestre de l’Association des Concerts Lamoureux dir Henri Tomasi – 78T Gramophone DA 5030 (OLA 5664-2)
1951
- Récital n° 1 “Airs de coloratura” – The New Symphony Orchestra dir Richard Blareau – 33T 25cm Decca LX 3037
Lakmé « Air des Clochettes » (Léo Delibes) [enr. 09 novembre 1950 au Kingsway Hall, Londres] / Carnaval de Venise (Benedict, arrgt R. Legrand – L. Ricci) / Le Barbier de Séville : Air de Rosine « Rien ne peut changer mon âme » (Gioacchino Rossini – trad fr) / Ah ! vous dirai-je maman « Variations » (Mozart, Adam, arrgt R. Legrand) [enr. 19 février 1951 au Kingsway Hall, Londres] / Rigoletto : air de Gilda « O doux nom » (Giuseppe Verdi – trad fr Edouard Duprez)
25 mai 1951
- Aimer, boire et chanter (Johann Strauss – adapt Dimitri Tiomkin et Roger Goupillières – Orchestration et arrgt Marcel Cariven) – Version anthologique (diffusée à la Radio Paris-Inter les 15 octobre 1951 et 01 janvier 1952) – Mado Robin (Carla), Willy Clément (Johann), Chœurs, Orchestre Radio Lyrique dir Marcel Cariven
Ouverture / Grande Valse / Air d’entrée : « Qu’il est charmant de flâner… Mon amour, c’est Vienne » (Johann, Chœurs) / Air de Carla « Par le regard et mon désir… Vienne le temps » (Carla) / Grande valse (Chœurs) / Légende de la forêt viennoise (Carla, Johann) / Air « Nos cœurs avaient vingt ans » (Johann) / Duo « Avec vous… Je ne suis qu’une femme » (Carla, Johann) / Air « Nos cœurs avaient vingt ans (Carla) / le Beau Danube bleu / Finale
1951
- Lakmé (Léo Delibes – Edmond Gondinet et Philippe Gille) – Intégrale – Mado Robin (Lakmé), Libero de Luca (Gérald), Jean Borthayre (Nilakantha), Jacques Jansen (Frédéric), Agnès Disney (Mallika), Claudine Collart (Ellen), Simone Lemaître (Rose), Jane Perriat (Mrs Bentson), Pierre Germain, Edmond Chastenet, Camille Rouquetty, Chœurs et Orchestre de l’Opéra-Comique dir George Sebastian, dir. artistique Max de Rieux – Album 3 disques 33T Decca LXT 2738 à 2740 publié en 1952 (extraits publiés sous 33T LXT 5018 puis LXT 5670 et 45T CEP 500.009 M), réédité en décembre 1961 sous LXT 5635 à 5637
publicité de 1953
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octobre 1952
- Noël – Chœurs et Orchestre dir Jean Bastide – 45T Decca 455.613
Mado Robin : Petite étoile de Noël (J. Daniel-Norman et Guy Diamant - Raymond Legrand) ; Trois anges sont venus ce soir (Augusta Holmès) / Jean Borthayre : Noël « Prologue de Jésus » ; Cantique de Noël (Adolphe Adam)
1952
- 2e récital – Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire dir Richard Blareau – 33T 25cm Decca LX 3114 et FA 143.034
Lucia di Lammermoor (Gaetano Donizetti) : Air de la Folie « Il dolce suono » (Lucien Lavaillotte, flûte solo) / Hamlet : Air de la Folie « A vos jeux, mes amis » (Ambroise Thomas)
12 au 23 octobre 1953
- 3e récital : extraits de Lucia di Lammermoor et de Mireille – Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire dir Richard Blareau, dir. artistique Max de Rieux – enregistré à la Maison de la Mutualité, Paris. 33T 30cm Decca LXT 2898
Lucia di Lammermoor (Gaetano Donizetti) : « Lucia perdona... Sulla tomba » (avec Libero De Luca) / Air de la Folie « Il dolce suono » (Lucien Lavaillotte, flûte solo) [air figurant dans le 2e récital]
Mireille (Charles Gounod – Michel Carré) – Version anthologique – Mado Robin (Mireille), Michel Malkassian (Vincent), Andrée Gabriel (Vincenette)
Acte I. Duo « Vincenette a votre âge » / Valse-ariette « O légère hirondelle » / Acte II. Air « Trahir Vincent ! » / Acte IV. Cavatine « Heureux petit berger ! » / Duo « Ah ! parle encor »
1953
- Mireille (Charles Gounod – Michel Carré) – Version anthologique – Mado Robin (Mireille), Michel Malkassian (Vincent), Andrée Gabriel (Vincenette), Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire dir Richard Blareau – 33T 25cm Decca LW 5255
Extraits de Mireille du 3e récital + Acte II. Chanson de Magali « La brise est douce et parfumée »
1953
- Airs de concert – Orchestre Radio Lyrique dir Roberto Benzi
Aria del vagante (Vivaldi) / la Violette (Scarlatti) / « Se tu m’ami » (Pergolese) / « Se florinde è fedele » (Scarlatti)
1954
- l’Ecole des maris (Emmanuel Bondeville – Jacques Laurent) – Version anthologique – Mado Robin (Isabelle), Agnès Disney (Dame Cathau), Louis Musy (Sganarelle), Jean Giraudeau (Valère), Xavier Depraz (Ariste), Robert Massard (Ergaste), Serge Rallier, Pierre Giannotti, Henri Médus, André Philippe (les Clercs de nuit), Chœurs et Orchestre de l’Opéra-Comique dir Albert Wolff, réalisation artistique de Max de Rieux – Grand Prix du Disque 1954 – Decca FAT 133.518 (réédité sur 173.968)
« La vieillesse, mon frère, est une douce chose » / « Allons, fuyons matines, la fête libertine » / Entracte / « Ciel ! Ce jeune homme ici » / « Hélas ! Quelle aventure » / Air d’Isabelle « O Ciel, pardonne encore... De tous temps, la gent masculine » / « Approchez donc » / « Cet artifice est fort original » / « C'est parler sagement » / Final « Voyez notre pénible sort »
17 octobre 1954
- Rigoletto (Giuseppe Verdi) : « O, vecchio t’inganni » (avec Leonard Warren) – Orchestre Opéra de San Francisco (enr en public à l’Opéra de San Francisco)
22 décembre 1954
- la Flûte enchantée (Mozart – trad fr J. G. Prod’homme et J. Kienlin) Air de la Vision et Air de la Reine de la Nuit – enr en public à l’Opéra de Paris – Orchestre dir George Sebastian
1955
- Lucia di Lammermoor (Gaetano Donizetti) : Air de la Folie (en italien) / la Sonnambula (Vincenzo Bellini) : "Ah ! non credea mirarti... Ah ! non giunge" – Orchestre dir Gustave Cloëz
24 et 25 janvier 1955
- Lakmé (Léo Delibes – Edmond Gondinet et Philippe Gille) – Intégrale (enregistrement radiophonique fait au Studio Moissant à Paris) – Mado Robin (Lakmé), Agnès Disney (Mallika), Denise Monteil (Rose), Gabrielle Ristori (Mrs Bentson), Charles Richard (Gérald), Pierre Savignol (Nilakantha), Camille Maurane (Frédéric), René Lenoty (Hadji), Albert Caurat (un Diseur de bonne aventure), Pierre Roy (un Marchand de vin), Orchestre Radiolyrique et Chœurs de la RTF (Chef des chœurs Marcel Briclot) dir Jules Gressier
20 juin 1955
- Lakmé (Léo Delibes) Air des Clochettes – Orchestre Radio-Lyrique dir Gustave Cloëz
25 juin 1955
- I Puritani e i Cavalieri (Vincenzo Bellini – Comte Carlo Pepoli) : Airs d’Elvira « Son vergine vezzosa » ; « Qui la voce… Vien diletto » / Rigoletto (Giuseppe Verdi – trad fr) Air de Gilda – Orchestre dir G. Dervaux
Juin/juillet 1955
- La Joie de vivre (émission de télévision en public) – Orchestre Radio-Lyrique dir Jacques-Henri Rys
Hamlet (Ambroise Thomas) : Scène de la Folie d’Ophélie / les Contes d’Hoffmann (Jacques Offenbach) : Couplets d’Olympia / Lakmé (Léo Delibes) : Air des Clochettes / Carnaval de Venise (Julius Benedict – L. Ricci) / Lucia di Lammermoor (Gaetano Donizetti) : Scène de la Folie
17 novembre 1955
- Airs de Bellini – London Philharmonic Orchestra dir Anatole Fistoulari – 33T 25cm Decca LW 5238
I Puritani e i Cavalieri (Vincenzo Bellini – Comte Carlo Pepoli) : Airs d’Elvira : acte I « Son vergine vezzosa » ; acte II « Qui la voce… Vien diletto » / la Sonnambula (Vincenzo Bellini – Comte Carlo Pepoli) : Airs d’Amina : acte I « Come per me sereno… Sovra il sen » ; acte II « Ah ! non credea mirarti… Ah ! non giunge »
Vincenzo Bellini Anthologie : Airs d’opéras par Mado Robin, soprano avec l'Orchestre Philharmonique de Londres dir. Anatole Fistoulari
I Puritani : acte I : Son vergin vezzosa — acte
II : Qui la voce soave... Vien, diletto (1 disque 25 cm, 33 tours, Médium-Play, LW-5238, Decca, 1956)
« Rossini fait l'amour ; Bellini aime » voilà sans doute ce que l'on a dit de plus bref et de plus impertinent pour les deux musiciens italiens dont la gloire affrontée devait remplir le début du siècle dernier. Cet « amour bellinesque », ce n'est souvent plus pour nous non pas même une partition (la Norma) mais seulement un Air de celle-ci : « Casta diva », un seul air mais le plus beau peut-être que le bel canto ait inspiré. Autre part, en sa patrie italienne, Bellini c'est la Norma tout entière, la Sonnambula et I Puritani. Nous avons de ces trois ouvrages des enregistrements intégraux. Mado Robin, pour qui ils pourraient avoir été écrits (ils le furent pour la Malibran), Mado Robin a voulu nous donner des deux derniers cités deux Arias (et non Arie : ce qui eût été mieux de situation). De la Sonnambula nous avons déjà un Air par Graziella Sciutti (« Ah non credea »), et un autre (« Ah non giunge »), par Tetrazzini, dans le disque de l'Histoire du Bel Canto. Ce sont les deux Airs les plus célèbres (avec celui déjà chanté par Sciutti : « Come per me sereno »), qu'elle interprète ici. A vrai dire, en dépit d'une voix qui se joue de toutes les difficultés, elle ne m'a pas tout-à-fait convaincu. Par contre, comme elle me convainc dans les Puritains, et surtout dans « Qui la voce » (la scène de la folie). On sait qu'en cette scène, Elvire, qui croit que son amant la délaisse, appelle à grands cris l'infidèle d'une part, et la mort de l'autre. Ce qui réalise un de ces Airs à deux volets dont tout l'art italien nous donne l'exemple. Or le premier de ces volets est une mélodie d'extase comparable aux plus belles : j'ai dit tantôt que je n'en savais de plus belle que l'invocation lunaire de la Norma. Qu'après ça, l'Allegro et la Cabalette qui le couronne abusent de la folie des gammes ou des gammes en folie, qu'importe ! Nous restons sur l'impression souveraine, incomparable, du début. Cet Air, nous l'avions déjà, sans compter les enregistrements italiens, par Renée Doria, qu'accompagne l'Orchestre Pasdeloup, dirigé par Jean Allain. A elle irais-je comparer Mado Robin ? Il me faudrait sans doute dire alors que la première met en cette scène une humanité pathétique assez étrangère à la seconde, laquelle la considère comme une effusion vocale, de mélodie d'abord, de virtuosité ensuite, mais si belle encore qu'elle fait oublier tout ce qui n'est pas la musique. Seule, sans doute, Graziella Sciutti a su joindre de la plus exquise façon un style vocal d'une pureté absolue et une ardeur émotive saisissante parce que ayant incorporé ornements et fioritures aux fins expressives les plus pertinentes. La gravure, sans être exceptionnelle, est de bonne qualité et ne laisse perdre, même dans les plus hautes tessitures, rien du charme de la « chanteuse de vertige ». (J. B., Disques, février 1957)
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Novembre 1955
- Airs pour soprano coloratura – London Philharmonic Orchestra dir Anatole Fistoulari – 33T 25cm Decca LW 5239
Il Bacio (Luigi Arditi) / Thème et Variations (Henri Proch) / Villanelle (Eva dell’Acqua) « J’ai vu passer l’hirondelle » / Rossignol (Alabiev, arrgt Wal-Berg - trad fr)
1956
- Rigoletto (Giuseppe Verdi – trad fr Edouard Duprez) – Version anthologique – Mado Robin (Gilda), Georges Noré (le Duc de Mantoue), Julien Haas (Rigoletto), Gérard Serkoyan, Denise Scharley (Madeleine), Andrée Gabriel (Joanna), Orchestre Radio-Lyrique de la RTF dir Robert Benedetti
Acte II. Scène « Mais un trésor ici me reste » / Duo « Ma fille, mon père » / Scène et Duo « Joanna, je meurs de honte » / Duo « Ah ! redis encore, moi je t’adore » / Scène et Air « O doux nom charmant » / Acte III. Air « Courtisans, race vile et damnée » / Scène et Duo « Mon père » / Duo « Parle, ma fille » / Acte IV. Quatuor « Un jour, bel ange »
21 novembre 1956
- les Contes d’Hoffmann (Jacques Offenbach) : Couplets d’Olympia – Orchestre Radio-Lyrique dir Jules Gressier
1957
- Valses de Vienne (Johann Strauss père et fils – A. Mouezy-Eon et Jean Marietti) – Version anthologique – Mado Robin (Rési), Michel Dens (Strauss), Vivette Barthélemy (la Comtesse), Michel Sénéchal (Léopold), Huguette Boulangeot (Pépi), Daniel Marty (Ebeseder), Jacques Pruvost (Wessely), Huguette Hennetier, Jeannette Levasseur, Jacqueline Cauchard, Denise Monteil, Chœurs Raymond Saint-Paul, Orchestre dir Jules Gressier – 33T Pathé DTX 233 et DTX 30118
Prélude – Chœur d’entrée / « En avant, en avant » (Chœurs) / « En amour, c’est plus gentil » (Rési, Léopold) / « Demain, c’est peut-être l’amour » (Strauss) / « Désir de rire, plaisir d’aimer » (Rési, Strauss) / « Un petit baiser » (Rési, Strauss) / « Une fée a passé » (Strauss) / Marche des Etudiants (Strauss, Chœurs) / « Ah ! ça, Monsieur, à quoi vous sert » (Pépi, Léopold) / « Quand l’amour nous ensorcelle » (la Comtesse) / Marche-octette / « Tout est soleil, tout est printemps » (Rési) / « Adieu, musique !... » (Rési, Strauss) / La Valse improvisée (Strauss) / Le Beau Danube bleu (Strauss, Chœurs) / Final (Ensemble)
Johann Strauss père et fils Valses de Vienne, opérette en 3 actes Versions abrégées
Mado Robin (Rési, soprano), Vivette Barthélemy (la Comtesse, soprano), Michel Dens (Strauss, baryton), Michel Sénéchal (Léopold, ténor) Solistes, Chœurs Raymond Saint-Paul et Orchestre symphonique dir. Jules Gressier (1 disque, 30 cm, 33 tours, DTX-233, Pathé, 1957)
Janine Ervil (Rési, soprano), Colette Riedinger (la Comtesse, soprano), Gabriel Bacquier (Strauss, baryton), Bernard Alvi (Léopold, ténor)
Solistes, Chœurs et Orchestre dir. F. Nuvolone
La biographie du roi de la Valse, à peine retouchée, a fourni à A. Mouezy-Eon, Jean Marietti et Max Eddy un scénario dans le style flatteur qu'ils recherchaient. Vocation musicale contrariée, amours contrariées... bref, beaucoup de soupirs, de sourires mouillés, de dentelles et de mousselines... et aussi de tours de valse. Un romantisme vaporeux, parfumé et « champagnisé », auquel Johann Strauss devait fournir post mortem l'armature musicale et la caution d'une renommée universelle. Le hasard veut que deux versions abrégées de cette œuvre, presque identiques quant au choix des extraits, nous soient soumises en même temps. L'une (Decca) est baptisée Version du Châtelet, la direction en est confiée à Félix Nuvolone et Colette Riedinger figure en tête de la distribution (en fait c'est Janine Revil dans le rôle de Rési, qui en est, et de loin, la principale vedette féminine). Gabriel Bacquier prête sa voix au personnage de Strauss. Dans la version Pathé, ces deux rôles principaux sont tenus par Mado Robin et Michel Dens, la direction est assurée par Jules Gressier et l'on serait tenté de dire que cette version, en opposition à celle de Decca-Châtelet, pourrait être celle de l'Opéra-Comique. Dans l'ensemble, les chanteurs de l'une et l'autre versions font honneur à leur réputation. Mado Robin, chez Pathé, fait montre de sa légendaire facilité. On regrette, toutefois, à l'écoute de ses étincelantes prouesses vocales, de ne pouvoir faire totalement abstraction de certain nasillement de timbre, intermittent il est vrai. Avec des moyens moins exceptionnels, Janine Ervil nous procure peut-être un agrément moins contestable. Dans le rôle du héros principal, les deux barytons, également doués d'un charme persuasif, seront difficiles à départager. C'est à peine si Michel Dens, dans les plus insinuantes inflexions, domine son rival par une maîtrise vocale plus complète. La comparaison des ténors joue dans le même sens, c'est-à-dire en faveur de Michel Sénéchal, dont la sûreté, la souplesse et le style surpassent aisément la louable conviction et l'entrain de Bernard Alvi. Quant aux comtesses, elles sont l'une et l'autre à la hauteur de leur personnage, si providentiel pour notre musicien dédaigné — et secrètement jalousé. Les chœurs et l'orchestre des deux enregistrements bénéficient d'une mise au point tout à fait honorable. Sans renoncer à l'animation, au mouvement de l'ensemble, la direction de Jules Gressier témoigne d'un style plus châtié que celle de Félix Nuvolone et c'est en général le caractère qui distingue. voix, chœur, allure de l'ensemble, les deux réalisations ainsi que nous l'avons noté plus haut. C'est pourquoi nous lui accordons une préférence personnelle, bien qu'il reste évident que les deux éditions détiennent les meilleures chances d'atteindre une large audience. Est-il permis de regretter, pour conclure, que les gravures de digest se montrent généralement peu favorables à une mise en ondes réellement suggestive, telle que Decca nous en a donné l'exemple dans des publications intégrales de la Mascotte ou des Cloches de Corneville, par exemple ? L'opérette, genre populaire — et spectaculaire — s'accommode malaisément. selon nous, de la formule des Airs enchaînés sans autre forme de procès qu'un « blanc » un peu réfrigérant. Mais c'est là nous montrer bien exigeants, il est vrai, puisque les amateurs n'ont, le plus souvent, d'autre souci que de pouvoir écouter à loisir « les pages à succès » des opérettes en question. Dans ce cas, les voici d'avance comblés. (G. E., Disques, janvier 1958)
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publicité d'avril 1957
20 février 1957
- la Sonnambula (Vincenzo Bellini – Comte Carlo Pepoli) : Air d’Amina « Ah ! non credea mirarti… Ah ! non giunge » – Orchestre dir Robert Benedetti
25 juin 1957
- Rose-Marie (Rudolf Friml) : Chant indien – extrait d'une émission de télévision – Pierre Spiers (harpe), Roger Bourdin (flûte), Orchestre dir Pierre Spiers
28 juin 1957
- Lucia di Lammermoor (Gaetano Donizetti) : Air de la Folie – Orchestre dir Roberto Benzi
Janvier à Novembre 1957
- Airs de coloratura – Orchestre de l’Opéra dir Pierre Dervaux – 33T Pathé DTX 276, mat. 2C 053-11691 (enr. à Paris, 31/01, 28/03, 24/05, 31/10, 08 et 09/11/1957)
Mignon (Ambroise Thomas) : Air de Philine « Je suis Titania la blonde » / les Noces de Jeannette (Victor Massé) : Air du Rossignol « Au bord du chemin » / Roméo et Juliette (Charles Gounod – Jules Barbier et Michel Carré) : Ariette de Juliette « Ah ! je veux vivre dans ce rêve » / les Contes d’Hoffmann (Jacques Offenbach) : Couplets d’Olympia « Les oiseaux dans la charmille » / Manon (Jules Massenet) : Ar de Manon « Suis-je gentille ainsi ? » / la Danza (Gioacchino Rossini – Comte Carlo Pepoli) tarentelle napolitaine / la Gitane et l’oiseau (Julius Benedict, arrgt Georges Briez – Badet) / la Perle du Brésil (Félicien David) : Air du mysoli / Ciribiribin (Alberto Pestalozza, arrgt Wal-Berg – Tiochet) / les Filles de Cadix (Léo Delibes – Alfred de Musset) / Estrellita (Manuel Ponce, arrgt Wal-Berg)
[cliquez sur les pages du livret joint au disque pour les agrandir]
- la Fille du régiment (Gaetano Donizetti) : Air de Marie « C’en est donc fait » / le Pardon de Ploërmel (Giacomo Meyerbeer) : Air de Dinorah « Ombre légère qui suit mes pas » – Orchestre de l’Opéra dir Pierre Dervaux – 45T Pathé 45 ED 106 (enr. à Paris entre janvier et novembre 1957)
1958
- Rigoletto (Giuseppe Verdi – trad fr Edouard Duprez) – Version anthologique – Mado Robin (Gilda), Maurice Blondel (le Duc de Mantoue), Michel Dens (Rigoletto), Xavier Depraz (Sparafucile), Solange Michel (Joanna et Madeleine), Louis Noguerra (le Comte de Monterone), Jean-Christophe Benoit (Borsa), Pierre Germain (un Officier), Fanfare (chef Roger Fayeulle) et Orchestre de l’Opéra dir Pierre Dervaux – 33T Pathé DTX 30173
Acte I. Prélude et Introduction – Ballade « Qu’une belle » / Acte II. Duo « Le vieillard m’a maudit » (Rigoletto, Sparafucile) / Scène et Duo « Tous deux égaux » / Scène et Air « O doux nom charmant » (Gilda) / Acte III. Air « Courtisans, race vile et damnée » (Rigoletto) / Duo « Au temple où ma prière » (Gilda, Rigoletto) / Acte IV. Chanson « Comme la plume au vent » (le Duc) / Quatuor (Gilda, Madeleine, le Duc, Rigoletto)
03 au 07 février 1958
- Rêve de Valse (Oscar Straus – trad fr Léon Xanrof et Jules Chancel) – Version anthologique – Mado Robin (la Princesse Hélène), Liliane Berton (Franzi), Solange Michel (Frédérique d’Intersbourg), Michel Dens (Maurice de Fonségur), Pierre Germain (le Prince Lothar et Wendolin), Claude Devos (De Moussy et Sigismond), Louis Noguera (le Grand-duc Joachim XIII de Snobie), Chœurs Raymond Saint-Paul, Orchestre de l’Association des Concerts Colonne dir Louis de Froment – 33T Pathé DTX 30160
Acte I. Ouverture et Chœurs « le Dîner d’apparat » / Cortège nuptial (Ensemble) / Couplets « Mesdam’s, messieurs, j’ai de l’émoi » (Fonségur) / Duo « Jamais je ne fus plus heureuse » (Hélène, Frédérique) / Trio « Quelle tristesse ! » (Frédérique, Fonségur, Joachim XIII) / Duo-valse « Oui, c’est une valse de Vienne » (Moussy, Fonségur) / Final « J’attends toujours » / Acte II. Marche (Chœurs) / Air « C’est nous les p’tit’s musiciennes » (Franzi, Chœurs) / Duo « Voyons, puisque la destinée » (Franzi, Fonségur) / Trio « Ah ! soyez aimable, de grâce » (Hélène, Franzi, Frédérique) / Duo bouffe « Moi, de la flûte j’ai le don » (Franzi, Lothar) / Final « Ah ! tenez, la valse chante » / Acte III. Trio « Que le diable les emporte » (Fonségur, Joachim XIII, Lothar) / Duettino « Ah ! Si j’étais artiste » (Frédérique, Franzi) / Final « Pourquoi la voir » (Hélène, Franzi, Fonségur)
12 juillet 1958
- Mireille (Charles Gounod) Ariette « O légère hirondelle » / Thème et Variations (Heinrich Proch) – enr en public au Théâtre de Paris – Orchestre dir Georges Derveaux
26 septembre 1958
- les Noces de Jeannette (Victor Massé) Air du Rossignol / Roméo et Juliette (Charles Gounod) Ariette « Je veux vivre dans ce rêve » – enr en public – Orchestre Radio-Lyrique dir Pierre Dervaux
Mai 1959
- Souvenirs de la Belle Epoque – Orchestre de l’Association des Concerts Colonne dir Jésus Etcheverry – 33T 25cm Pathé DT 25.026
Frou-Frou (Henri Chatau – Monréal et Blondeau) / Griserie (Auguste Bosc – Georges Millandy et P. Varenne) / Roses de Picardie (Haydn Wood – trad fr Pierre d’Armor) / Si tu le veux (Charles Koechlin – M. de Marsan) / Tu ne sauras jamais (Joseph Rico – Georges Millandy) / Fascination (Dante Marchetti – Maurice de Féraudy) / le Temps des cerises (Antoine Renard – Jean-Baptiste Clément) / Plaisir d’amour (Martini – Florian) / Pourquoi je t’aime (Auguste Bosc – Fabrice Lémon)
réédition en 33 tours 30cm comprenant le 33 tours 25cm Pathé DT 25.026 (Souvenirs de la Belle Epoque) et le 45 tours "la Fille du Régiment" / "le Pardon de Ploërmel"
11 juillet 1959
- le Rossignol (Alabiev – trad fr) – enr en public au Théâtre de Paris – Orchestre dir Georges Dervaux
1960
- la Flûte enchantée (Mozart – trad fr J. G. Prod’homme et J. Kienlin) – Version anthologique – Mado Robin (la Reine de la Nuit), Janine Micheau (Pamina), Jane Berbié (Papagena), Irène Sicot, Monique Linval et Denise Monteil (les Trois Fées), Jean Giraudeau (Tamino), Michel Dens (Papageno), Xavier Depraz (Sarastro), Orchestre de l’Association des Concerts Colonne dir Louis de Froment – 33T Pathé DTX 30509 (stéréo ASTX 130.509)
Acte I. « C’est l’oiseleur, oui, me voilà » ; « O charme, ô pur enchantement » ; Récitatif et air de la Reine de la Nuit « Ne tremble pas, ô cher enfant » ; Quintette. Acte II. Duetto « Au cœur de l’homme ». Acte III. Air des Prêtres « O Isis, Osiris » ; Air de la Reine de la Nuit « De ses outrages » ; « Dans ce séjour tranquille » ; « Ah ! l’ingrat, par son silence » ; Terzetto « Devons-nous donc ne plus nous voir » ; « C’est l’amour d’une belle ». Acte IV. Duetto-bouffe.
07 au 16 juin 1960
- la Traviata (Giuseppe Verdi – trad fr Edouard Duprez) – Version anthologique – Mado Robin (Violetta), Paul Finel (Rodolphe), Michel Dens (d’Orbel), Micheline Dumas (Annette), Pierre Germain (le docteur), Artistes, Chœurs et Orchestre de l’Opéra dir Pierre Dervaux (chef des chœurs René Duclos), enr. salle Wagram – 33T Pathé DTX 30189 (stéréo)
Acte I. Prélude / Brindisi « Buvons amis » (Violetta, Rodolphe, Chœurs) / Duo « Un jour pour charmer ma vie » (Violetta, Rodolphe) / Scène et Air « Quel trouble, quel trouble » (Violetta, Rodolphe) / Acte II. Air « Tout me le dit, cher ange » (Rodolphe) / Scène et Duo « Vous êtes Violetta » (Violetta, d’Orbel) / Scène et Duo « Ah ! de mes larmes » (Violetta, d’Orbel) / Scène et Duo « O mon Dieu, que je souffre » (Violetta, Rodolphe, Annette) / Air « Lorsqu’à de folles amours » (d’Orbel) / Acte III. Air « Adieu, tout ce que j’aime » (Violetta) / Scène et Duo « Loin de Paris, viens » (Violetta, Rodolphe) / Scène finale « Oui ma fille » (Violetta, Rodolphe, d'Orbel, Annette, le docteur)
13 juillet 1960
- Hamlet (Ambroise Thomas) Air de la Folie – Gabriel Deschamps (flûte) et Orchestre Radio-Lyrique dir Robert Benedetti
1961
- Hommage à Mado Robin (réédition du disque publié chez Decca en 1954 regroupant les 1er et 2e récitals)
l’Art lyrique en deuil
La voix de cristal de Mado Robin s'est tue à jamais : la reine du « suraigu », la cantatrice qui affolait Lily Pons n'est plus. Elle est morte, un sombre samedi de décembre, alors qu'elle préparait la 1 500e représentation de Lakmé à l'Opéra-Comique. Depuis plusieurs mois déjà, elle se savait atteinte d'un cancer, mais elle croyait à une rémission du mal depuis l'opération qu'elle avait subie, en février dernier. Elle était âgée de quarante et un ans seulement. La nouvelle devait gagner immédiatement tous les milieux du spectacle. On ne croisait, le lendemain, dans les couloirs des théâtres lyriques, que des personnes attristées. Le soir même, à l'Opéra-Comique, lorsque le rideau se fut refermé sur la représentation de Paillasse, le baryton Jean Borthayre — dans son habit de théâtre — s'avança sur le proscenium, et dit, d'une voix brisée par l'émotion : « Cher public, nous devons vous annoncer une terrible nouvelle : la mort de notre camarade Mado Robin. » Une rumeur accablée parcourut la salle. Il était presque minuit. Deux heures et demie plus tôt, la grande cantatrice venait, en effet, de s'éteindre, chez elle, rue Ampère. Elle était non seulement la plus célèbre cantatrice française, mais aussi la plus charmante camarade qui soit. Elle disparaît au moment même où elle allait atteindre son rêve le plus cher : être l'interprète idéale de la 1 500e de Lakmé. Le public nombreux, tous ses camarades présents devaient témoigner, le jour de ses obsèques, non seulement de sa notoriété, mais encore en quelle estime on la tenait. Mado Robin était née un 29 décembre, à l'issue de la première guerre mondiale. Bien que sa famille soit parisienne, elle avait vu le jour à Yzeures-sur-Creuse, près de Tours. Ses parents étaient de fervents amateurs de musique ; elle-même, dès son plus jeune âge, aimait chanter. Ainsi, à treize ans, commença-t-elle à travailler sa voix — pour le plaisir — avec Mme Fourestier. Mario Podesta lui inculqua alors le secret du bel canto, dont elle devait être une remarquable technicienne et l'illustre représentante. A dix-neuf ans, elle remportait le premier prix du concours des soprani de l'Opéra, où, à cause de la guerre, elle ne devait débuter qu'à la Libération, engagée par Maurice Lehmann. Mais quand elle parut, le 12 août 1945, dans Rigoletto, son aigu était déjà célèbre. C'était une nouvelle Lily Pons, avec la différence qu'elle montait plus haut. Entre temps elle avait donné de nombreux récitals, qui avaient permis aux connaisseurs d'apprécier l'étendue de la voix la plus haute du monde — voix qui devait lui permettre d'être, tour à tour, Rosine, du Barbier de Séville, Lakmé, une émouvante Ophélie, une inoubliable Lucia et surtout la reine de la Nuit de la Flûte enchantée. Acclamée dès lors dans tous les emplois de colorature, elle créait, en 1951, le Rossignol de Stravinsky, à l'Opéra de Monte-Carlo. Après avoir appartenu pendant quatre ans à la troupe régulière de l'Opéra, Mado Robin, sollicitée de toutes parts, reprend, en 1949, sa liberté. Elle ne réapparaît sur la scène de ses débuts qu'en représentations exceptionnelles. L'Amérique la réclame ; en 1954, elle se produit pour la première fois aux Etats-Unis, où elle devait retourner à plusieurs reprises. En juin 1959, elle effectue une grande tournée en U.R.S.S., où elle était attendue à nouveau en avril 1961. Sa dernière apparition en public date du 28 juillet 1960, au casino d'Aix-les-Bains, où elle avait participé au gala « Panache et prestige de la France ». On a souvent écrit que l'ère des sopranicoloratures est terminée. Sans doute, peut-on s'étonner que notre siècle ne puisse se glorifier de dénombrer autant de « rossignols » que le XIXe siècle. Alors, les amateurs de bel canto pouvaient comparer Mme Schroder-Devrient à la Sontag, ou la Persiani à Jenny Lind. Plus récemment, la Patti, et hier également Luisa Tetrazzini ou Amelita Galli-Curci. Mais, aujourd'hui, qui nommer auprès de Mado Robin dont le suraigu reste sans rival ? Mado Robin — c'est vrai — était la chanteuse « la plus haute du monde ». Sans donner l'impression de se livrer pour le plaisir à de véritables acrobaties vocales, elle atteignait sans difficulté un « contre-contre si » limpide et pur, prouesse sans égale ; battant la célèbre Lucrezia Aguiari — qui stupéfiait les amateurs du XVIIIe —, elle pouvait même obtenir le ré 6. Peut-être n'était-elle pas assez estimée en France ? Une fois n'est pas coutume. Cela ne l'empêchait pas d'être universellement connue ; comme également d'un public difficile à convaincre, celui des variétés. Pour les auditeurs de radio, pour les téléspectateurs, Mado Robin était plus qu'une « diva », c'était une vedette. Sans tapage, sans scandales !... Mais à force de gentillesse et de talent. Car Mado Robin n'avait pas seulement une voix d'or, elle avait aussi un cœur d'or. La femme ne le cédait en rien à l'artiste. Chaque fois qu'on la sollicitait pour un gala, elle acceptait, abandonnant ses cachets à l'œuvre pour laquelle elle se produisait ; je l'ai vue aussi intervenir auprès de directeurs pour des camarades chanteuses dont elle appréciait le talent et les qualités. Une artiste, certes, mais aussi une femme de cœur, dont la disparition a affligé non seulement ses admirateurs, mais aussi tous ses camarades et ses nombreux amis. Tous la savaient condamnée ; au matin de son dernier jour, pourtant, elle s'était sentie mieux. Elle se leva en demandant à sa sœur de la conduire à son piano. Elle commençait à délirer. — « C'est le 29 aujourd'hui, dit-elle, il faut que je sois en forme pour ce soir. » En fait, nous étions le 9 décembre. Mais elle savait que le 29, c'était la 1 500e de Lakmé, et que, ce jour, elle allait également fêter son 42e anniversaire... Quand elle s'installa au piano, elle chanta pour la dernière fois l'air fameux des « Clochettes »... cet air où elle demeure inégalable. — « Crois-tu que c'est beau ? » dit-elle à sa sœur. Puis elle sombra dans le coma. Elle devait mourir le lendemain. La grande cantatrice nous laisse mieux que de beaux souvenirs, car elle a beaucoup enregistré. Et ses disques perpétueront le témoignage d'une virtuosité élevée à la hauteur d'un art. Il est pourtant un rôle dont elle rêvait, aussi, et qu'elle n'a jamais interprété : celui de « la Traviata ». Etre un jour la plus célèbre amoureuse du théâtre lyrique était son vœu le plus cher. « Car, hélas, disait-elle, les héroïnes que j'incarne n'ont guère de relief. » Avant de disparaître, Mado Robin a, quand même, enregistré le drame de la « Dame aux Camélias ». A cette heure, le disque n'est pas encore sorti. Lorsqu'il sortira, ce n'est pas sans émotion que nous entendrons pour la « première » fois, au-delà de la mort, cette voix nous chanter les grands airs de la Traviata. Héritière de gloires comme celles d'une Malibran, d'une Patti, ou d'une Melba, Mado Robin nous laisse ce dernier témoignage. Ce n'est pas le moins enivrant. La réalité retrouve la légende ; déjà Mado Robin a aussi sa légende. C'est juste, c'est normal.
Quelques disques de Mado Robin : Lakmé, enregistrement intégral. Decca LXT 2738/40. l'Ecole des maris. Decca 173/518. Récital Mado Robin. Decca LX 3037. Récital Mado Robin. Pathé DTX 276. Sélection de la Flûte enchantée. Pathé DTX 30/184. Souvenirs de la belle époque. Pathé DT 25/026. Enfin, nous vous signalons que, vraisemblablement dans le courant de janvier, paraîtra chez Pathé une sélection de la Traviata.
(Dominique Blaize, Musica disques, janvier 1961)
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Sans dates
- le Barbier de Séville (Gioacchino Rossini) : Air de Rosine / Duo Figaro et Rosine (avec Robert Massard) – Orchestre dir Pierre Dervaux
- I Puritani e i Cavalieri (Vincenzo Bellini – Comte Carlo Pepoli) : Airs d’Elvira « Son vergine vezzosa » ; « Qui la voce… Vien diletto » – Orchestre dir Robert Benedetti
- la Malibran (scène dramatique avec présentation) : Mado Robin (la Malibran) et Jean Davy (Manuel Garcia)
- Monsieur Beaucaire (André Messager / trad fr André Rivoire et Veber) : Acte II. Valse de Lady Mary « Ah ! Rossignol » (enr en public)
publicité de janvier 1961