GRAPHOPHONE.
Sorte de phonographe perfectionné qui enregistre et reproduit la parole avec plus de force que le phonographe ordinaire. Les perfectionnements sont dus à MM. Graham Bell, Chichester Bell et Sumner Tainter. En principe, l'appareil enregistreur de la parole se compose d'un disque métallique tournant sur son axe et sur une face duquel est appliqué le papier phonographique ; il reçoit son mouvement de rotation d'un galet à friction qui presse sur l'autre face ; en même temps, une vis de pas convenable entraîne l'axe parallèlement à lui-même. Il résulte de ce double mouvement que chacun des points du disque décrivant une spirale passe successivement et avec la même vitesse linéaire au droit du galet de friction et d'un style placé en face de ce galet du côté du papier phonographique. Ce papier est recouvert d'une couche d'un mélange formé de deux parties de paraffine et d'une de cire blanche. La pointe du marqueur est mise en vibration par une membrane emprisonnée dans un tambour de caoutchouc ; librement articulé au porte-voix, au moyen d'un contrepoids réglable à volonté, elle appuie légèrement sur la cire, et sa forme est telle qu'elle y découpe un sillon très net. Pour reproduire la parole, on plombagine avec soin la plaque impressionnée, puis on la traite par un bain galvanoplastique de sulfate de cuivre. La contre-partie en cuivre étant obtenue, on la colle au plâtre sur un disque spécial ; un deuxième disque de même dimension en fer est calé parallèlement sur le même axe et porte sur la face qui regarde le galvano une spirale de forme identique à celle dont nous avons parlé plus haut. Un burin, terminé par une pointe mousse du côté du galvano et une pointe aiguisée de l'autre, et ramené du reste en arrière-face par un ressort, grave dans la spirale du disque de fer le tracé phonographique du galvano, sous l'action d'un mécanisme à vis et à glissière semblable à celui précédemment décrit. Ce disque de fer étant phonographié, on remplace le burin par un aimant portant à l'un de ses pôles une bobine dont le noyau est constitue par une aiguille de fer doux qui affleure sans la toucher la face taillée du disque de fer. Quand on fait tourner celui-ci, les paroles enregistrées se reproduisent dans un téléphone quelconque mis en relation avec la bobine dont il vient d'être question.
(L. K., la Grande Encyclopédie, 1885-1902)