Ô ma belle rebelle

 

 

 

Mélodie, poésie de Jean Antoine de BAÏF (Venise, 19 février 1532 – Paris, 19 septembre 1589), musique de Charles GOUNOD (1850).

 

 

   partition ; manuscrit

 

 

 

 

Jean Antoine de Baïf

 

 

 

Ô ma belle rebelle,

Las ! que tu m'es cruelle,

Ou quand d'un doux souris,

Larron de mes esprits,

Ou quand d'une parole,

Mignardètement molle,

Ou quand d'un regard d'yeux

Fièrement gracieux,

Ou quand d'un petit geste,

Tout divin, tout céleste,

En amoureuse ardeur

Tu plonges tout mon cœur.

 

O ma belle rebelle

Las ! que tu m'es cruelle

Quand la cuisante ardeur

Qui me brule le cœur

Fait que je te demande

A sa brûlure grande,

Un rafraichissement

D'un baiser seulement.

Ô ma belle rebelle !

Las ! que tu m'es cruelle,

Quand d'un petit baiser

Tu ne veux m'apaiser.

 

Me puissè-je un jour, dure !

Venger de ton injure,

Mon petit maître Amour

Te puisse outrer un jour,

Et pour moi langoureuse

Il te fasse amoureuse,

Comme il m'a langoureux

Pour toi fait amoureux.

Alors par ma vengeance

Tu auras connaissance,

Quel mal fait du baiser

Un amant refuser.

 

 

 

 

 

Ô ma belle rebelle

Georges Thill et Joseph Benvenuti au piano

Columbia LF 165, mat. CL 7628, enr. le 29 juin 1942

 

 

 

 

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