Gabrielle BLEUZÉ
Gabrielle Bleuzé [photo parue dans le Nord Illustré du 15 février 1910]
Gabrielle Héléna Désirée POULAIN dite Gabrielle BLEUZÉ
soprano français
(Trélon, Nord, 27 février 1882* – ap. 1942)
Fille d'Oscar Léandre Arthur POULAIN (1852 – ap. 1919), comptable puis hôtelier, et de Désirée Marie CASAIL (1857 – ap. 1919), ménagère puis hôtelière.
Epouse 1. à Lille, Nord, le 17 septembre 1903* (divorce le 24 février 1919) Paul Auguste Jules Joseph BLEUZÉ (Lille, 28 octobre 1876* –), docteur.
Epouse 2. à Paris 8e le 11 novembre 1919* Georges Eugène Joannès ROUZAUD (Chamalières, Puy-de-Dôme, 10 mai 1889* – Royat, Puy-de-Dôme, 06 juillet 1944), industriel ; parents de Claude Auguste Désiré ROUZAUD.
Sous le pseudonyme de Gisèle Brielga, elle créa le 19 février 1910 à l’Opéra de Monte-Carlo le rôle de Garcias dans Don Quichotte de Jules Massenet ; avec l’orchestre de l’Opéra de Monte-Carlo, elle créa ce rôle à la Monnaie de Bruxelles le 14 mai 1910. Engagée à l’Opéra-Comique, elle y débuta le 23 novembre 1910 sous le nom de Gabrielle Bleuzé. Après son remariage, elle chanta et enregistra sous le nom de Gabrielle Rouzaud, et fut soliste aux Concerts Pasdeloup.
bottin mondain de 1942
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle y débuta le 23 novembre 1910 dans Carmen (Micaëla).
Elle y chanta Macbeth (Lady Macduff, 06 janvier 1911) et Mireille (Clémence). |
Gisèle Brielga [Gabrielle Bleuzé] dans Don Quichotte (Garcias) lors de la création
carte postale (recto-verso) du Kursaal d'Ostende adressée par Gabrielle Bleuzé le 24 juillet 1911 à la cantatrice Louise Perrold [coll. part. de Françoise Villaume]
Comœdia à Lille Hippodrome lillois — Concert de l'Association des Compositeurs du Nord et du Pas-de-Calais. — La jeune et sympathique société l'Association des Compositeurs de musique du Nord et du Pas-de-Calais vient de préluder aux auditions plus ou moins solennelles qu'elle promet durant la saison 1908-1909, par un superbe concert, dont la grande œuvre de gala était l'oratorio de Skilmans, le Châtiment, paroles de Dussoubz. Les exécutants choisis, de premier ordre : le ténor Nuibo, de l'Opéra ; le baryton Boucrel, des Concerts Colonne ; M. Delhaye, basse, et, comme principale interprète, Mme Gabrielle Bleuzé, une cantatrice, lauréate du Conservatoire — insuffisamment connue encore, vu sa jeunesse, parmi ses concitoyens — Mme Bleuzé est Lilloise — mais qui, dès aujourd'hui, est à l'aurore, si elle continue à se produire, d'une infaillible et légitime célébrité. Au programme, des plus touffus, de cette solennité, figuraient une ouverture intitulée Japonerie, de E. Ratez, le distingué directeur du Conservatoire de Lille ; puis des œuvres de compositeurs, enfants du Nord : MM. G. Gabelles, H. Couvreur, Callant, L. Brunaux, Paul Laigre, etc. De ce dernier, fut brillamment exécutée, sous la direction de l'auteur, avec chœurs mixtes, une scène en trois parties, intitulée Flandre en joie, poème de Jeandouzy, qui mit, selon son titre, tout l'auditoire en joie. Les deux chanteurs, Mme Bleuzé et M. Nuibo, et les deux instrumentistes solistes, MM. Plaquet et Lardinois, firent réellement merveille. Le mot est applicable aussi au Châtiment. La partition est digne du sujet, et l'exécution fut à la hauteur de l'œuvre. Hors de pair, il faut mettre d'abord Mme Gabrielle Bleuzé, Eve, qui fut la triomphatrice du quatuor, il faut le proclamer. Voix de soprano du plus pur cristal, étendue, juste, d'émission homogène, musicienne d'élite, phrasant avec expression toujours soutenue, aussi belle artiste que bien douée, aussi jolie personne que distinguée, physionomie idéale, telle est Mme Gabrielle Bleuzé. Le bel organe d'Adam, M. Nuibo, fut le corollaire de sa partenaire et a tenu à accompagner à la victoire sa charmante camarade, et, à côté des deux principaux, les timbres sonores de MM. Boucrel et Delhaye ont complété un quatuor à qui l'on ne saurait donner d'autre qualificatif que : parfait. Terminons par nos félicitations aux fondateurs de l'Association des Compositeurs du Nord et du Pas-de-Calais, MM. Paul Laigre, Gustave Gabelles et Eugène Callant. (A. Leroy, Comœdia, 15 octobre 1908)
Vendredi 30 juillet 1909 à 2h1/2, au Kursaal d’Ostende, concert symphonique sous la direction de M. Pietro Lanciani, avec le concours de Mlle Gabrielle Bleuzé, cantatrice.
Comœdia à Lille Une jeune cantatrice, notre concitoyenne, Mme Gabrielle Bleuzé, dont la presse s'est occupée fréquemment, vient de signer un brillant engagement avec le directeur, Raoul Gunsbourg, pour l'Opéra de Monte-Carlo. Elle doit prochainement y créer l'un des principaux rôles d'une nouvelle œuvre de Massenet, Don Quichotte. Après l'avoir entendue, le Maître n'a pas hésité à la choisir pour la création de son ouvrage. C'est sous le nom de Mme Brielga, que chantera cette fois, Mme Gabrielle Bleuzé ; Paris et Lille souvent ont dans maints concerts, acclamé cette distinguée cantatrice qui, après deux saisons au Kursaal d'Ostende, a été récemment l'objet d'un véritable triomphe, avec Muratore, à Anvers, au Festival Fernand Leborne. Tous nos vœux de succès pour cette charmante chanteuse à l'Opéra de Monte-Carlo. (Comœdia, 21 janvier 1910)
La représentation de ce soir et la matinée de demain verront deux débuts, à l’Opéra-Comique. Mlle Gabrielle Bleuzé paraîtra, ce soir, pour la première fois, devant le public de la salle Favart en chantant Micaëla dans Carmen, et M. Tirmont, demain, en chantant Joseph. Mlle Gabrielle Bleuzé est une nouvelle venue dans le monde des théâtres. Elle a débuté la saison dernière à Monte-Carlo dans Don Quichotte, et y fut très remarquée. M. Tirmont fut, aux derniers concours du Conservatoire, un des lauréats les plus appréciés. (le Figaro, 23 novembre 1910)
Opéra-Comique. — Aux côtés de Mme Lafargue et de M. Salignac, Mme Gabrielle Bleuzé débutait hier dans le rôle de Micaëla. La jeune cantatrice fit au public les plus sérieuses promesses. Douée d’une fort belle voix de soprano demi-caractère, comme on dit ici, de soprano lyrique comme on dit en Italie, Mme Gabrielle Bleuzé prouva en outre qu'elle possède la plupart des secrets de l'art du chant et qu'elle sait les mettre en pratique. Son interprétation est adroite, ses jeux de scène sont intelligents ; elle chante et joue avec assurance. Mme Gabrielle Bleuzé sera dans quelques années une brillante pensionnaire de l'Opéra-Comique pour peu qu'elle veuille s'en donner la peine. Les chaleureux applaudissements que la cantatrice remporta hier durent lui paraître d'autant plus agréables à entendre qu'ils étaient plus mérités. (Jean Prudhomme, Comœdia, 24 novembre 1910)
Lundi 27 mai 1912, à 3 heures, au Parc de Kernéguez, à Morlaix, représentation en plein air dans un superbe cadre de verdure de Mireille, opéra-comique de Gounod avec le Ballet et les Chœurs, avec le concours de Mlle Gabrielle Bleuzé, chanteuse légère de l’Opéra-Comique ; Mlle Geneviève Servat, mezzo-soprano du Grand Théâtre de Lille ; M. Rivière, ténor de l’Opéra-Comique ; M. Maurice Fabre, basse de l’Opéra ; M. Colombier, baryton des Théâtres de Nice et de Toulouse. Corps de Ballet, 14 danseuses ; Orchestre du Théâtre Municipal de Brest.
Au Grand-Théâtre, vendredi, représentation de gala donnée par Mme Gabrielle Bleuzé, de l’Opéra-Comique ; Manon, chef-d’œuvre de Massenet. (l’Avenir de Roubaix-Tourcoing, dimanche 09 février 1913)
Lille, Salle de Spectacle, mardi 18 février 1913 : Faust, avec le concours de Mme Gabrielle Bleuzé, de l’Opéra-Comique.
Biarritz. — Parmi les artistes de choix qui se sont succédé, cette saison, au Théâtre du Casino Municipal, Mlle Gabrielle Bleuzé a droit à nos compliments et à une mention particulière. Cette jeune et aimable pensionnaire de l'Opéra-Comique a rempli son engagement à la satisfaction de tous, avec un succès significatif, soutenant avec une vaillance et un mérite exceptionnels, les rôles si divers qui lui furent dévolus, de Rozenn du Roi d'Ys, de Micaëla, de Carmen, de Françoise, de l'Attaque du Moulin, pour ne parler que de quelques-uns. Enfant gâtée du public que ses qualités avaient conquis d'emblée, elle brilla au premier rang des étoiles qui gravitèrent sur notre scène. Il est vrai, qu'artiste de race, elle joue avec son cœur, prêtant sa distinction native, sa grâce séduisante, le charme exquis de sa jeunesse et de sa beauté aux personnages qu'elle interprète. Comédienne experte, elle marque d'une empreinte personnelle chacun de ses rôles ; chanteuse de la bonne école, le timbre de sa voix donne par instants l'illusion d'un son de harpe. Aussi fut-elle toujours longuement acclamée chacune de ses apparitions. Les bravos qu'elle a recueillis ne lui ont-ils pas prouvé tout le plaisir que le public a eu de l'entendre ? Biarritz gardera de Mlle Bleuzé un souvenir durable, et il y a lieu d'espérer qu'on lui procurera, l'an prochain, l'occasion de l'applaudir encore. (Comœdia, 07 octobre 1913)
Monte-Carlo. M. Louis Ganne, en « Concert symphonique », nous donna, outre une exquise Aubade sentimentale, due à sa délicate inspiration, des pages d’Ambroise Thomas, Gounod, Victor Massé, Massenet, Planquette. Une brillante cantatrice, Mlle Gabrielle Bleuzé, y remporta un vif succès. (le Figaro, 16 février 1917)
[...] Après ces excellents artistes, on éprouve quelque impatience à écouter Mme Gabrielle Rouzaud, dont la voix est dure et tendue et qui ne prononce pas clairement un mot sur dix (Aimez pendant la vie entière et Sérénade, de Liszt : Gramophone L-979 ; Ma belle enfant, de Rachmaninov et Quand ma mère m'apprenait, de Dvorak : Gramophone K-7391). (Gringoire, 22 mars 1935)
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carte postale (recto-verso) du Théâtre de Bayonne adressée par Gabrielle Bleuzé le 04 août 1912 à la cantatrice Louise Perrold [coll. part. de Françoise Villaume]
Discographie
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