Georgette CORTEZ

 

 

 

 

Georgette Camille Marie Louise GORTAIS dite Georgette CORTEZ

 

mezzo-soprano français

(Luçon, Vendée, 15 mai 1879* – ap. 1954)

 

Fille d’Alexis Jean Marie GORTAIS (Guer, Morbihan, 21 septembre 1853 – Paris 3e, 25 avril 1908*), pâtissier, et d’Anastasie Marie Clotilde Eugénie DESCARTES (Paris ancien 5e, 15 septembre 1857* – ap. 1908), mariés à Luçon le 16 février 1876*.

Epouse à Saint-Maurice, Seine [auj. Val-de-Marne], le 02 juin 1906* Julien Jean François [Juliaan Jan Frans] VAN DEN BERGH dit Julien MONTANO (Malines, Belgique, 13 septembre 1881* – Blois, Loir-et-Cher, juillet 1952), baryton, fils de François Joseph VAN DEN BERGH, professeur, et de Marie Clémence Eléonore HARTS.

 

 

Au Conservatoire de Paris, elle obtint en 1901 un 1er accessit de chant et un 2e accessit d’opéra-comique, et en 1902 une 3e médaille de solfège et un premier prix d’opéra-comique (élève d'Emile Bertin). Elle débuta la même année salle Favart. Elle a ensuite chanté à la Monnaie de Bruxelles (Carmen, novembre 1904), au Théâtre royal français de La Haye (1906-1909).

En 1903, elle habitait 34 boulevard du Temple à Paris 11e ; en 1906, 188 Grande rue à Saint-Maurice ; en 1954, à La Chaussée-Saint-Victor (Loir-et-Cher).

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle y débuta le 17 septembre 1902 dans Lakmé (Mallika).

 

Elle y créa le 16 décembre 1902 la Carmélite (la Sorcière) de Reynaldo Hahn ; le 10 mai 1904 le Cor fleuri (troisième Fée) de Fernand Halphen ; le 20 janvier 1903 Titania (une Fée) de Georges Hüe ; le 23 décembre 1903 la Reine Fiammette (Chiarina) de Xavier Leroux.

 

Elle y participa à la première le 10 mai 1904 du Jongleur de Notre-Dame (une voix d'ange) de Jules Massenet ; le 30 mai 1904 d’Alceste (second coryphée) de Gluck.

 

Elle y chanta Carmen (Carmen, 18 septembre 1903) ; Iphigénie en Tauride (une Femme grecque) ; Louise (Gertrude) ; Manon (Javotte) ; Mireille (Taven).

 

 

 

 

Brune, petite, jolie, beaux yeux, belles dents, type espagnol, débuts difficiles, a connu les heures de gêne…

A voulu chanter les mezzo en dépit de son professeur, y a réussi, a déjà eu un premier accessit de chant, un second d’opéra-comique, décrochera peut-être un prix.

Fera une Carmen délicieuse.

Signe distinctif : reçoit la plus volumineuse correspondance du Conservatoire.

(la Fronde, 04 juillet 1902)

 

 

Aux avant-derniers concours du Conservatoire, nous avions remarqué — le jury aussi, qui l'avait récompensée d'un premier prix d'opéra-comique — une jeune élève de M. Emile Bertin, Mlle Cortez, — brune Espagnole — son nom, du moins, le ferait croire — à l'oeil noir et à la physionomie des plus expressives. Le naturel et l’originalité dont elle avait fait preuve dans Carmen nous promettaient une seconde Galli-Marié. Aussi, M. Albert Carré s’était-il bien gardé de laisser échapper cette future étoile. Après l’avoir montrée dans de moindres rôles, il l’a produite, cette semaine, dans celui qui lui avait valu son premier triomphe. Mlle Cortez n’a point trompé les belles espérances qu’on avait mises en elle : elle a été, comme chanteuse et comme comédien, une Carmen réellement curieuse. Bien « en scène » et toujours vibrante artiste, elle a su donner, sans vulgarité aucune, un relief très caractéristique à ce rôle si complexe de câline et intrépide amoureuse.

(le Monde artiste, 27 septembre 1903)

 

 

Encore une !... jeune, jolie, mignonne, délicieuse, pétillante comme une coupe de champagne de la meilleure marque... qui augmente le nombre des gracieuses artistes composant la troupe de l’Opéra-Comique dirigée par M. Albert Carré.

Mlle Georgette Cortez, avec son teint mat d'andalouse, avec ses yeux ardents sous l'arc de sourcils très noirs, avec ses deux accroche-cœurs pareils à ceux des gitanes, se dessinant sur ses tempes, donne, à première vue, l'impression d'une Espagnole authentique... elle est pourtant vendéenne !

Elle est née à Luçon (Vendée) et est descendante du célèbre philosophe René Descartes.

Après avoir fait ses études dans sa ville natale, douée d'une belle voix et d'une vive intelligence, elle ne rêva que chant et    théâtre ; arrivée à Paris, elle se présenta au  Conservatoire, fut immédiatement admise et obtint, à son premier concours, un premier accessit de chant ; l’année suivante (1902), elle a remporté un brillant premier prix d'opéra-comique.

Mlle Georgette Cortez a obtenu la récompense suprême à notre Ecole de musique en se montrant excellente dans la scène du premier acte de Carmen où elle a eu deux ou trois jeux de scène vraiment personnels et en donnant fort bien les répliques dans les scènes de Mireille (rôle de Taven la sorcière).

Engagée immédiatement à l'Opéra‑Comique, elle y a débuté le 17 septembre 1902 dans le rôle de Mallika de Lakmé et y a été accueillie avec la plus grande faveur.

Le 18 septembre 1903, Mlle Georgette Cortez a pris possession du rôle de Carmen et a remporté un succès très vif ; elle a fort dramatiquement joué et chanté le dernier acte, et le public l'a longuement applaudie.

La si sympathique et si personnelle artiste, que nous reverrons sûrement à Paris, a été engagée cette année au théâtre de la Monnaie à Bruxelles où ses débuts ont eu lieu, en novembre 1904, dans Carmen avec un éclatant succès que la presse belge a été unanime à constater.

(l’Annuaire des Artistes, 1905)

 

 

 

 

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