Michel DUFOUR

 

 

 

Michel DUFOUR

 

baryton français

(11 rue des Passementiers, Saint-Étienne, Loire, 13 avril 1871* – Bayonne, Basses-Pyrénées [auj. Pyrénées-Atlantiques], 14 avril 1958)

 

Fils de Pierre DUFOUR (Valbenoîte, Saint-Étienne, 02 septembre 1834 –), passementier, et de Jeanne BONGRAND (Saint-Étienne, 27 mars 1848 –), passementière, mariés à Saint-Étienne le 25 juin 1870.

Epouse à Anglet, Basses-Pyrénées [auj. Pyrénées-Atlantiques], le 09 octobre 1902 Rosa Marie LACOURT (Anglet, 09 octobre 1877 – Bayonne, Pyrénées-Atlantiques, 02 janvier 1956).

 

 

Il fit toutes ses études dans sa ville natale et commença ses études musicales à l'Ecole de musique de Saint-Etienne. Doué d'une jolie voix (flûtiste en même temps que chanteur) et passionné pour le théâtre, il vint à Paris, se présenta au Conservatoire et fut reçu en 1889 ; obligé de le quitter pour son année de service militaire (1891-1892) il y rentre en 1893 dans la classe de chant de Saint-Yves Bax, dans celle de M. Achard pour l'opéra-comique, et chez Melchissédec pour l'opéra. Après avoir obtenu une 2e médaille de solfège en 1891 et un 1er accessit de solfège en 1892, il remporta, en 1894, le premier prix d'opéra-comique et fut lauréat pour le chant et pour l'opéra. Engagé de suite à l'Opéra-Comique, il y débuta dans le Maître de Chapelle et fut accueilli avec la plus grande faveur, puis il chanta Figaro du Barbier de Séville avec une verve extraordinaire, il y fut remarquable et son succès fut très grand, non seulement comme chanteur, mais comme comédien ; il portait d'ailleurs le costume de Figaro avec une grâce exquise. Dès ce moment Michel Dufour joua tout le répertoire notamment, Escamillo de Carmen, Ourrias de Mireille, Frontin du Nouveau Seigneur du Village, Alfio de Cavalleria Rusticana, le Général de la Navarraise, etc., et quelques créations. Il quitta l'Opéra-Comique en 1900 pour aller chanter pour la saison au Grand-Théâtre khédivial du Caire. Pour la saison 1901-1902, il a été engagé par Vizentini au Grand-Théâtre de Marseille ; il y a créé en novembre 1901 la Belle au bois dormant (le Roi) de Charles Silver.

En 1902, il habitait 134 rue de la Chapelle à Paris 18e. Il est décédé en 1958 à quatre-vingt-sept ans.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Il y débuta le 19 octobre 1894 dans le Maître de Chapelle (Barnabé).

 

Il y créa le 27 novembre 1897 Sapho (le Patron du restaurant) de Jules Massenet ; le 23 mars 1898 l'Ile du rêve (Henri) de Reynaldo Hahn ; le 02 février 1900 Louise (le Chansonnier) de Gustave Charpentier.

 

Il y participé à la première le 23 décembre 1895 de la Jacquerie (le baron de Savigny) d'Edouard Lalo et Arthur Coquard ; le 10 mai 1898 de Fervaal (Gwelkingubar) de Vincent d'Indy.

 

Il y chanta le Barbier de Séville (Figaro) ; Carmen (Moralès, Escamillo, Zuniga) ; Cavalleria rusticana (Alfio) ; Fidelio (Pizzaro) ; Joseph (Utobal, 1899 ; Siméon, 1900) ; Lakmé (Fréderic) ; Manon (Brétigny, Lescaut) ; Mignon (Jarno) ; Mireille (Ourrias) ; la Navarraise (Bustamente, Garrido) ; Paul et Virginie (de la Bourdonnais, 1898) ; les Pêcheurs de perles (Zuniga, 1898) ;  Phryné (Arogagyne) ; les Rendez-vous bourgeois (Jasmin) ; le Roi l'a dit (Baron de Merlusse, 1900) ; la Bohème (Schaunard) ; la Vivandière (de Rieul) ; Werther (Johann).

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Au cours d'un Gala, le 18 mars 1899, il interpréta les Rendez-vous bourgeois (César).

 

 

 

 

[Concours du Conservatoire de Paris]

Passons aux accessits. M. Bartet, dans l'air du Bal masqué, ne s'est pas élevé au-dessus de la médiocrité. Il a fait des efforts visibles sans obtenir le résultat qu'il cherche. Le jury a, sans doute, récompensé sa bonne volonté et son travail plus que son talent d'élève. M. Michel Dufour qui a, lui aussi, obtenu un premier accessit, est mieux doué. Il a une bonne voix de baryton, avec laquelle il a très savamment détaillé tout l'air d'Hoël, au premier acte du Pardon de Ploërmel. Son médium est excellent et bien cultivé. Ses notes hautes ont de l'éclat. Il dit juste et avec une certaine expression. C'est un bon élève de la classe de M. Bax.

(le Gaulois, 22 juillet 1892)

 

 

De Marseille :

« Au Grand Théâtre, on entasse reprises sur reprises. Défilé traditionnel des artistes nouveaux. Hier, le Barbier de Séville, avec un Almaviva peu heureux, qui n'aura fait que passer. Mais Mme Bréjean-Silver fut acclamée comme d'habitude, et la soirée offrit ces deux particularités : un Figaro, M. Michel Dufour, dont l'air fut bissé par toute la salle, et un Bartholo, M. Chalmin, rappelé au milieu d'un acte comme une simple diva. Voilà deux artistes qui auront planté la foi du premier coup. La municipalité, sur la proposition de M. Vizentini, a décidé de monter les Barbares, de Camille Saint-Saëns, dans la seconde partie de notre saison lyrique. »

(le Figaro, 02 novembre 1901)

 

 

Un charmant et un sympathique artiste, très apprécié de ses directeurs et très aimé de ses camarades, d'une modestie extrême malgré sa valeur réelle, sa voix est jolie et bien posée, sa diction est parfaite et il joue délicieusement la comédie.

(Annuaire des Artistes, 1902)

 

 

 

 

 

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