Louis DUMAS
Louis Charles DUMAS dit Louis DUMAS
compositeur français
(29 rue d’Alleray, Paris 15e, 24 décembre 1877* – Dijon, Côte-d’Or, 08 mai 1952)
Fils de Louis Justin Gustave DUMAS (Montpellier, Hérault, 03 juin 1833 – Paris 15e, 20 octobre 1922), professeur de l’Université, et de Claire Gabrielle ROGER (Paris ancien 4e, 16 mai 1857 – Paris 15e, 19 avril 1938), professeur de musique, mariés à Paris 1er le 23 novembre 1876.
Frère de Charles Amédée Gustave DUMAS (Paris 1er, 31 juillet 1881* – mort pour la France, L’Échelle-Saint-Aurin, Somme, 31 octobre 1914 ; acte transcrit à Paris 15e le 13 octobre 1915*), poète.
Epouse à Flavigny-sur-Ozerain, Côte-d’Or, le 06 octobre 1919* Louise Jeanne Parsilie ROSSI (Alger, Algérie française, 20 septembre 1881* – Dijon, 14 novembre 1937), veuve de François Xavier HEYM.
Elève au Conservatoire de Paris, il y obtint un 2e accessit (1897), un 1er accessit (1900) puis un premier prix (1901) d’harmonie ; un 2e accessit (1903) puis un premier prix (1905) de contrepoint et fugue ; le 2e second prix de Rome (1905) avec la cantate Maïa de Fernand Beissier. En 1906, il remporta le premier grand Prix de Rome avec la cantate Ismaïl d'Eugène Adenis. Il fut pendant quinze ans directeur du Conservatoire de Dijon. Il a laissé une Symphonie romaine, un ouvrage lyrique (la Vision de Môna, Opéra de Paris, 1931), Ouverture de Stellus, trois sonates pour piano et violon, un quatuor à cordes, et un quintette avec piano. Décoré de la Croix de Guerre, officier de l’Instruction publique, il fut nommé le 11 août 1931 chevalier de la Légion d’honneur.
En 1911, il habitait 34 rue Lecourbe à Paris 15e ; en 1919, 57 rue de la Préfecture à Dijon. Il est décédé en 1952 à soixante-quatorze ans.
fragment de la cantate Ismaïl, paroles d'Eugène Adenis, musique de Louis Dumas (premier grand prix de Rome, 1906)
œuvres lyriques
la Vision de Môna, légende lyrique en 2 actes, livret de Gustave Paul Desveaux dit Gustave Desveaux-Vérité (Le Mans, Sarthe, 09 octobre 1870 – 12 juin 1936) et Georges Raphaël dit Jean Fragerolle (Asnières, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 13 octobre 1883 – Paris, 27 février 1968) (Opéra de Paris, 21 octobre 1931 [répétition générale publique le 15 octobre] ; mise en scène de Pierre Chereau ; décors de Darlot ; avec Mmes Ketty Lapeyrette (Mona), Jeanne Laval (Françoise), Andrée Marilliet et Madeleine Lalande (2 Islandaises) ; MM. Edmond Rambaud (Jean-Louis), André Pernet (Jozon), Martial Singher (Jobie), Edouard Madlen et Jules Forest (2 Islandais), Léon Ernest (un Passant) ; chef d'orchestre : Henri Büsser. 4e à l’Opéra, le 07 novembre 1931, avec les créateurs. 4 représentations à l’Opéra au 31.12.1961) « MM. Louis Dumas et Le Boucher, prix de Rome, le premier de 1906, le second de 1907, voient, au bout de vingt-cinq ans, arriver leur tour de bénéficier de l'obligation incombant à l'Opéra de jouer, de ceux des anciens pensionnaires de la villa Médicis qui le demandent, un ouvrage en deux actes. Quelle patience il faut aux compositeurs pour ne pas désespérer ! Et depuis quand sont écrites, quelles transformations ont subies les œuvres aujourd'hui représentées ! La Vision de Môna est un conte breton qui dégage la couleur et la tristesse du pays d'Armor durant l'absence des Islandais et l'angoisse, l'espérance de ceux restés au foyer. Vous en avez lu le sujet au lendemain de la première ; l'exposer à nouveau serait inutile. Les auteurs ont mené leur pièce avec simplicité et adresse. L'intrigue se poursuit clairement, sans traîner, et sert, en ses développements, à souhait le compositeur. Musicien de valeur, directeur du Conservatoire de Dijon. M. Louis Dumas a écrit une partition sincère, tendre et émue. Il exprime en la forme qui leur convient ses idées aux contours nets, sans chercher les complications d'un langage hors de sa nature. Ses thèmes sont bien venus, sa mélodie se déroule chantante. Il commente fort justement et intelligemment le drame, traite avec bonheur et sans les altérer les motifs bretons dont il use dans les parties épisodiques, orchestre d'une main sûre et légère, prouve un sentiment profond, une science achevée de son art. Le décor fait de pièces du matériel de la maison est bien composé et fort convenable. M. Chereau a établi une mise en scène qui situe l'ouvrage dans son exacte ambiance. Deux des protagonistes paraissent dans les deux pièces. Chanteur accompli, artiste de race, M. Pernet trace d'une touche sûre un vieux grand-père breton traînant la jambe. M. Singher, qui mène parfaitement son chaud et bel organe et déclame avec autant d'intelligence que de netteté, campe avec mouvement et rondeur une silhouette de vieux loup de mer. Dans l'ouvrage de M. Louis Dumas nous trouvons Mlle Lapeyrette, dont l'éloquence vocale et scénique, la simplicité vraie, l'art sain et sincère mettent magistralement en relief la vieille Môna ; Mlle Laval, au chant flexible et pur, au sentiment ému ; M. Rambaud qui prouve sa conscience et son goût, tandis que compréhensif et attentif, M. Büsser dirige la partition. » (Lyrica, novembre 1931) « La Duchesse de Padoue et la Vision de Môna sont des travaux de deux prix de Rome. Ils ont été écrits il y a une vingtaine d'années. La Vision de Môna conte le départ d'un jeune marin pour l'Islande ; il est noyé avant de rentrer au port, et c'est seulement son fantôme qui apparaît à sa fiancée désespérée. Sur cette affabulation sans imprévu le compositeur a écrit une partition honorable, parfait devoir plus qu'œuvre personnelle. » (Larousse Mensuel Illustré, 1931) |