Germaine EPICASTE
Germaine Epicaste dans Peer Gynt (Solveig) en 1943
Germaine Appolline Juliette Victoire Sophie SPENS, reconnue EPICASTE, dite Germaine EPICASTE
soprano français
(Paris 9e, 12 avril 1899* – Émerainville, Seine-et-Marne, 22 novembre 1974*)
Fille d'Oscar EPICASTE (1857 – Charenton-le-Pont, Seine [auj. Val-de-Marne], 24 octobre 1933), professeur de chant (qui l'a reconnue à Charenton-le-Pont le 25 février 1911*), et d'Appolline SPENS (1858 –), hôtelière.
Sœur de Robert Jules EPICASTE (Paris 4e, 24 mai 1892* –).
Son père dirigeait l'Harmonie de Charenton-le-Pont dont il était le directeur ; il fut aussi professeur de chant des écoles publiques de Créteil, et professeur de violon dans ces deux villes. Germaine Epicaste obtint au Conservatoire de Paris (classe d'André Gresse) une première médaille de vocalises en 1920, un premier accessit de chant le 29 juin 1921 puis un premier prix de chant le 28 juin 1922 (air de Jean de Nivelle de Delibes), et (classe de Jacques Isnardon) un premier prix d'opéra-comique en juillet 1922 (air des Noces de Figaro). Outre son activité à l'Opéra-Comique, elle créa la Hussarde (Charlotte) de Félix Fourdrain à la Gaîté-Lyrique le 16 février 1925, chanta l'opérette (Rip à la Gaîté-Lyrique en 1924), chanta en province (Mimi de la Bohème en 1929), ainsi qu'aux Concerts Colonne. Professeur au Cours Normal de la Ville de Paris, elle fut également professeur de chant au Conservatoire de Charenton-le-Pont, ville où elle vécut toute sa vie.
Elle habitait 2 rue du Général Leclerc (autrefois rue des Écoles) à Charenton-le-Pont. Elle est décédée en 1974, célibataire, à soixante-quinze ans, à la maison de retraite de Malnoue à Émerainville. Elle est inhumée avec sa famille dans l'ancien cimetière de Charenton-le-Pont.
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Elle a débuté le 06 novembre 1922 en participant à la première de Gianni Schicchi (Lauretta) de Giacomo Puccini [version française de Paul Ferrier].
Elle participa également à la première le 18 juin 1923 de Nausicaa (Daphné) de Reynaldo Hahn.
Elle a créé le 09 mars 1923 le Hulla (une Esclave) de Marcel Samuel-Rousseau ; le 05 novembre 1923 Sainte Odile (Ilse) de Marcel Bertrand ; le 10 décembre 1923 la Brebis égarée (une Récitante) de Darius Milhaud ; le 09 juin 1924 Fra Angelico (une Religieuse) de Paul Hillemacher.
Elle a été affichée dans les Bavards (un Bottier) ; Carmen (Frasquita) ; Cavalleria rusticana (Lola) ; le Chalet (Bettly) ; Lakmé (Ellen, Rose) ; Louise (Irma) ; Mignon (Frédéric) ; Mireille (Andreloun) ; Werther (Sophie). |
Quelques extraits de sa carrière en dehors de l'Opéra-Comique
la Fontaine des Fées de Félix Fourdrain (théâtre de nature du Pré-Catelan, juin 1922) Philémon et Baucis de Gounod avec Henry Chardy (Théâtre de verdure du Casino de Chatel-Guyon, septembre 1922) Etienne Marcel de Saint-Saëns : air (Cercle de l'Union artistique, 21 décembre 1922) Pastorale-Duo avec Paul Darmont (Cercle de l'Union artistique, 21 décembre 1922) Rip (Kate) de Planquette avec Robert Jysor (Gaîté-Lyrique, 07 janvier 1925) la Hussarde (Charlotte) de Félix Fourdrain (Gaîté-Lyrique, 16 février 1925) Si j'avais des ailes, mélodie d'André Messager (Radio-Matin, 06 juin 1925) Si tu le veux, mélodie de Charles Koechlin (Radio-Matin, 06 juin 1925) le Barbier de Séville (Rosine) de Rossini (Opéra de Tours, 1925-1926) le Roi d'Ys (Rozenn) de Lalo (Opéra de Tours, 1925-1926) Carmen de Bizet : air de Micaëla (Hôtel de Ville de Paris, 18 janvier 1926) l'Amoureuse leçon de Georges Zucca (Théâtre de la Jeune Académie, 10 décembre 1927) les Dragons de Villars de Maillart (Ba-Ta-Clan, 01 juin 1928) les Cloches de Corneville de Planquette (Ba-Ta-Clan, juillet 1928) Quo vadis ? (Eunice) de Jean Nouguès (La Bruffière, 29 juillet 1928) Peer Gynt de Grieg (Monte-Carlo, janvier 1929) la Traviata de Verdi avec Robert Jysor (Théâtre Moncey, mars 1929) la Bohème (Mimi) de Puccini (Bourboule et Chatel-Guyon, 1929) la Cocarde de Mimi Pinson de Goublier avec Robert Jysor (Ba-Ta-Clan, 11 novembre 1930) Mireille (Mireille) de Gounod (Saint-Maurice, décembre 1930) Jeanne de France de Jean Nouguès (Gaîté-Lyrique, 11 mai 1931 ; Amiens, décembre 1932) Quand le diable s'en mesle... de Jean Nouguès (Foire Saint-Germain, Paris, 22 mai 1931) le Dante de Jean Nouguès avec José Beckmans (Grand Théâtre d'Angers, 04 février 1932)
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Germaine Epicaste en 1923 (photo Henri Manuel)
Le Théâtre en plein air (théâtre de nature du Pré-Catelan) : La Fontaine des Fées, le conte poétique et philosophique de M. Robert Oudot, auquel s'adapte savoureusement la musique de M. Fourdrain, avec M. Vernaud, qui fit du vagabond une création saisissante. On goûta fort le talent vigoureux de Mme Marcelle Bailly, le comique de M. Arnold, la grâce de Mmes Berthe d'Yd, Simone Sévigné, Darmel, Dalbray, Marinova, Doxane, Suzanne Gouley. On a applaudit fort M. Vergès ; la belle voix et la virtuosité de Mlle Germaine Epicaste. (la Rampe n° 291, 18 juin 1922)
Concours du Conservatoire de 1922, premier prix d'opéra-comique : Mlle Epicaste (les Noces de Figaro) Ça, c'est tout à fait bien, cette jeune fille est ravissante ; comme voix, jeu et chant, sa scène est admirablement réglée. De loin elle domine tout le lot et doit gagner... dans un fauteuil. (Lyrica, août 1922)
Concert Marcelle Dubois. Nous avons eu la joie d'entendre cette semaine une très grande musicienne, Mme Marcelle Dubois, qui a donné à la salle Pleyel un concert de piano et de clavecin. [...] Nous avons beaucoup apprécié enfin les adaptations musicales que Mme Marcelle Dubois a écrites sur des vers modernes et qu'elle joue sur le piano, en récitant elle-même les poèmes. Avec une modestie charmante, elle avait fait appel au concours de Mlle Germaine Epicaste, qui a chanté de vieilles chansons de France, des mélodies de Georges Hüe et de Gabriel Fauré, dans un style délicieux. Mme Anna Johnson et M. Peretti, de l'Opéra, ont mis le public dans le ravissement avec leurs danses de jadis et surtout la valse, la polka et la mazurka du Temps des Cerises, qui ont été bissées, comme c'était justice. (Léandre Vaillat, le Ménestrel, 21 décembre 1923)
Première médaille de vocalises et de solfège, premier prix de chant et d'opéra-comique du Conservatoire National de Paris, lors des concours de 1922, Mlle Germaine Epicaste, jeune et déjà célèbre artiste, eut comme maîtres : pour le chant, M. A. Gresse, pour la déclamation lyrique, M. Isnardon. Engagée à l'Opéra-Comique, elle y chante tous les rôles de son emploi. Son répertoire comprend, entres autres œuvres : Faust, Rigoletto, la Traviata, le Pré-aux-Clercs, Philémon et Baucis, la Vie de Bohême, le Roi d’Ys, Carmen, Werther, Lakmé, Manon, les Noces de Jeannette, etc., Mlle Epicaste a joué Nelly Kette dans Rip et la Hussarde qu'elle vient de créer à la Gaîté-Lyrique. Sa grande science du chant lui vaut d'interpréter avec grand art des oratorios et d'exceller dans les concerts. Son talent très éclectique lui permet d'être une délicieuse protagoniste de danses chantées. Très bonne musicienne, chanteuse experte, femme délicieuse, comédienne gracieuse et intelligente, comblée de dons par la nature, elle est certes appelée à une carrière extrêmement brillante. (Paris qui chante, 01 avril 1925)
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Mlle Germaine Epicaste de l'Opéra-Comique (photo Manuel)
Société Amicale Eugène Delacroix Pour la reprise de ses manifestations de l'exercice 1930-1931, la Société amicale Eugène Delacroix a donné, le dimanche 23 novembre, une représentation de Mireille, célébrant en même temps le centenaire de Frédéric Mistral, qui fut l'inspirateur du chef-d'œuvre de Charles Gounod. Monter une pièce de cette envergure après l'Opéra-Comique constituait une expérience hasardeuse tout en occasionnant des frais considérables. Disons de suite que la tentative fut couronnée d'un éclatant succès. Dès 14 heures, la salle des fêtes de Saint-Maurice était absolument comble, et la recette atteignit un chiffre sans précédent. Fidèle à ses traditions, la Société avait tenu à présenter la pièce de façon impeccable. De l'interprétation, confiée presque exclusivement à des artistes de l'Opéra-Comique, il convient de détacher la délicieuse Germaine Epicaste, sociétaire de la « Delacroix », qui fut une Mireille telle que Mistral et Gounod l'eussent souhaitée, et le baryton Sauvageot, dont la prestance et la voix harmonieusement timbrée furent acclamées dans le rôle d'Ourrias. Citons également le délicat ténor Gineste, la gracieuse Mme de Muylder, l'excellente basse Zucca et l'émouvante Mlle Villette, et n'oublions pas la « Farandole » donnée par les élèves de Mlle Sagot. L'orchestre et les chœurs firent merveille, sous l'habile direction de M. [Oscar] Epicaste. Avant le lever du rideau, M. Georges Lecomte, président de la Société, avait évoqué en termes éloquents la magistrale figure de Mistral. (la Thébaine n° 36, bulletin paroissial de Saint-Maurice [Val-de-Marne], décembre 1930)
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Y a rien de si charmant Chanson populaire, région de la Loire, harmonisée par Edmond Lavagne Quatuor vocal féminin Seupel (soliste : Germaine Epicaste) Lumen 33.141, mat. YC 306, enr. à Paris en 1937/1938
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