Aline JACOB

 

Aline Jacob en 1886 [photo Delon, Toulouse]

 

 

Aline JACOB

 

soprano français

(Paris, 09 décembre 1856* – Paris 8e, 22 février 1910*)

 

Fille d’Eugène JACOB (Paris ancien 7e, 08 mars 1827* – Paris 11e, 12 février 1888*), fabricant de chemises [fils de Mardochée JACOB (Versailles, 11 mars 1796 – Paris 3e, 21 août 1866), marchand colporteur], et de Clarice LÉVI (Paris, 23 janvier 1831* – Paris 11e, 10 août 1888*), modiste, mariés à Paris ancien 6e le 14 novembre 1850*.

La sœur de son père, Eugénie JACOB (Paris, 28 août 1819 – Paris 9e, 19 septembre 1906), a épousé à Paris 10e le 28 août 1888* Alexandre Ferdinand dit Paul HENRION (Paris, 23 juin 1817 – Paris 9e, 24 octobre 1901*), compositeur.

Epouse à Paris 9e le 26 novembre 1898* Paul Augustin LETELLIER dit Paul LE TELLIER (Neaufles-Saint-Martin, Eure, 20 octobre 1859* – Institut de France, Quai Conti, Paris 6e, 27 janvier 1938*), docteur en médecine, chevalier (23 février 1921), puis officier (08 octobre 1931) de la Légion d’honneur.

 

 

Elève au Conservatoire de Paris, elle y obtint en 1879 une 2e médaille de solfège et un 1er accessit de chant, en 1880 une 1re médaille de solfège et les seconds prix de chant et d’opéra-comique, et en 1881 les premiers prix de chant (classe de Bussine) et d’opéra-comique (classe de Mocker). Elle a chanté à l’Opéra-Comique, à Lyon, Bordeaux, Toulouse, Anvers, Athènes, Gand, Paris.

En 1898, elle habitait 72 rue Rochechouart à Paris. Elle est décédée en 1910 à cinquante-trois ans en son domicile, 21 rue de Berlin à Paris 8e. Elle est enterrée au cimetière Saint-Vincent à Montmartre (5e division).

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle y débuta le 13 octobre 1881 dans le Pré-aux-Clercs (la Reine Marguerite).

 

Elle y chanta Joseph (une jeune fille, 1882) ; le Domino noir ; les Dragons de Villars ; Carmen.

 

 

 

 

Bien que parisienne notre gracieuse et excellente chanteuse légère d'opéra-comique, a su, par la façon véritablement supérieure dont elle tient son emploi au théâtre du Capitole, s'attirer tant de sympathie du public toulousain, qu'avec lui nous croyons devoir lui conférer droit de cité à Toulouse et lui réserver une place dans notre galerie artistique.

Mlle Jacob, dont une brillante éducation avait singulièrement développé le goût musical, fut, comme tant d'autres artistes, appelée par des revers de fortune à mettre au service de sa famille, si cruellement éprouvée, les dispositions dont l'avait si richement doué la nature.

Admise au Conservatoire de Paris, en 1878, afin de se perfectionner, elle obtint dès la première année d'études un 1er accessit de chant et un 2e prix de solfège. Ses excellents maîtres, MM. Bussine et Mocker, professeurs de chant et d'opéra-comique, trouvaient en leur jeune élève un terrain si fertile, qu'ils n'eurent pas de peine à l'amener au premier degré de l'art. Après avoir vu ses efforts persévérants couronnés d'un 1er prix de solfège, d'un 2e prix de chant et d'un 2e prix d'opéra-comique, décernés à l'unanimité du jury, aux concours de 1880, Mlle Jacob sortait l'année suivante du Conservatoire avec un 1er prix de chant et un 1er prix d'opéra-comique, réclamée par M. Carvalho, directeur de la salle Favart, cette école d'application du grand art.

Mlle Jacob y débuta en octobre dans le Pré-aux‑Clercs ; et les journaux de l'époque relatent le grand succès de la jeune artiste. Elle parut dans le Joseph, de Méhul, et dans les principaux rôles du répertoire avant d'être engagée au théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, où elle fit une brillante saison en 83-84, créant d'une façon remarquable les Contes d'Hoffmann.

De Bruxelles, Mlle Jacob passa au théâtre de Lyon. Elle s'y fit remarquer à un tel point qu'elle marcha de triomphe en triomphe pendant trois années consécutives et qu'il a fallu les instances et les offres séduisantes de M. Delrat pour l'arracher aux Lyonnais. En dehors des reprises de Roméo et Juliette, l'Etoile du Nord, les Contes d'Hoffmann, Hamlet, Mlle Jacob créa à Lyon Lakmé et Manon. Elle fit grande sensation dans cette dernière pièce et reçut des félicitations publiques de Massenet, heureux d'avoir trouvé un aussi précieux auxiliaire.

Depuis deux mois, Mlle Jacob, après ses débuts qu'une fâcheuse indisposition faillit compromettre et dont, grâce à un talent à toute épreuve, elle sut sortir victorieuse, a reconquis tous les suffrages. Lucie, Si j'étais roi, Hamlet, le Barbier, ont été pour elle l'occasion de nombreuses ovations qui témoignent de la sympathie que lui valent ses qualités exceptionnelles.

Artiste consommée, chanteuse de goût, bien qu'on puisse lui reprocher un peu trop de froideur dans certains rôles, Mlle Jacob possède une voix dont la clarté et la pureté ne le cèdent qu'à la puissance et à l'étendue.

Pour terminer cette modeste esquisse biographique de notre chanteuse légère, une des étoiles de la troupe de M. Delrat, nous devrions parler de son caractère affable et généreux. Nous nous réservons pour les jours prochains où la charité toulousaine mettra à contribution son dévouement à la cause des pauvres.

(l’Artiste Toulousain n° 2, 26 décembre 1886)

 

 

 

 

 

On annonce la mort de Mme Aline Jacob, qui fut l'une des artistes les plus appréciées de l'Opéra-Comique, où elle débuta en 1881, après avoir obtenu ses premiers prix au Conservatoire. Elle y joua le Pré-aux-Clercs, le Domino noir, les Dragons de Villars, Carmen, etc., puis fournit la plus brillante carrière à Lyon, Marseille, Bordeaux, Anvers, où elle interpréta les grands rôles du répertoire, Manon, le Roi d'Ys, Lakmé, etc. Depuis quelques années, elle s'était consacrée au professorat et avait formé des élèves qui perpétuent sa méthode, c'est-à-dire celle de Bussine, sur les scènes musicales et dans les concerts. Mme Aline Jacob était la femme du docteur Le Tellier.

(le Ménestrel, 26 février 1910)

 

 

 

 

 

 

Encylopédie