Julienne MARCHAL

 

 

Julie Joséphine MARCHAL dite Julienne MARCHAL

 

soprano belge

(16 rue Gendebien, Schaerbeek, Belgique, 03 avril 1882* – Paris 17e, 25 mai 1961*)

 

Fille de Félix MARCHAL (Cul-des-Sarts, Belgique, 16 avril 1832 – av. 1920), employé au chemin de fer, et de Marie Aurélie LAURENT (Tongres, 1850 – ap. 1920).

Epouse 1. à Bruxelles le 28 octobre 1901 (divorce le 24 novembre 1906) Michel Léon VUYE (Bruxelles, 19 septembre 1876 – ap. 1909), employé de commerce.

Epouse 2. à Paris 7e le 10 juin 1920* Alfred LEBLANC (Paris 16e, 13 avril 1869* – 34 avenue Charles Floquet, Paris 7e, 22 novembre 1921*), aviateur et ingénieur.

Epouse 3. à Paris 16e le 02 septembre 1924 (puis divorce) Jean Thomas ROCHE (Massiac, Cantal, 24 juin 1887 – ap. 1924), industriel.

Epouse 4. (puis divorce) Pierre Joseph WILLEMSEN (Liège, Belgique, 30 mars 1890 – Paris 18e, 23 janvier 1958), artiste lyrique.

 

 

Possédant une fort jolie voix, elle reçut d’abord les leçons de Mme Armand qui la mit, en 18 mois, en état d'affronter la scène. Elle débuta, le 06 octobre 1904, au théâtre Royal Français de La Haye dans Lakmé avec un très grand succès, puis elle y interpréta tout le répertoire de grand opéra et quelques opéras-comiques, notamment : Mignon, Carmen, la Vie de Bohème. La saison terminée, elle rentra à Bruxelles et travailla pendant tout l'été de 1905, avec l'excellent et réputé professeur Mme Dinah-Beumer. Entre temps, elle se fit entendre et vigoureusement applaudir au Kursaal et théâtre d'Ostende dans Manon et Lakmé. Réengagée au théâtre de La Haye pour la saison 1905-1906, elle triompha dans Louise, Manon, Martha, Paillasse, Faust. Elle vint ensuite à Paris où elle eut le bonheur de recevoir les précieuses leçons du célèbre et vénéré Jean-Baptiste Faure qui s'intéressa beaucoup à son avenir qu'il augura des plus brillants. Pendant l'été 1906, Julienne Marchal fut engagée au Casino du Mont-Dore où elle eut, comme toujours, le plus grand succès. De retour à Paris, elle fut présentée par son maître Faure à Albert Carré qui, après audition, la fit débuter sur son théâtre de l'Opéra-Comique, le 17 septembre 1906, dans Lakmé ou elle remporta les suffrages de la Presse et du public. Après la représentation. Carré signait l'engagement de Julienne Marchal pour la saison 1907-1908, car la délicieuse artiste était engagée déjà pour la saison 1906-1907 au théâtre Royal d'Anvers où elle a débuté avec une réussite complète ; elle y a créé, le 08 novembre 1906, la Reine Fiammette, puis successivement Grisélidis, Marie-Magdeleine, Cendrillon et Louise. Elle parut aussi à Bordeaux, Lyon, Marseille, Pau, Anvers. A partir de 1915 elle fit des tournées sur les grandes scènes italiennes et se produisit, notamment, à la Scala de Milan dans Mignon (Philine). Elle interrompit sa carrière après son second mariage, mais, devenue veuve, elle réapparut au théâtre. Elle chanta à nouveau à l'Opéra-Comique, à Nice, à Cannes, à Monte-Carlo et ne se retira de la scène qu'en 1930.

En 1920, elle habitait 34 avenue Charles Floquet à Paris 7e. Elle est décédée en 1961 à sioxante-dix-neuf ans, en son domicile, 3 rue de l'Abbé-Rousselot à Paris 17e. Elle est enterrée au Père-Lachaise (93e division).

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle a débuté le 17 septembre 1906 dans Lakmé (Lakmé).

 

Elle y a chanté le Barbier de Séville (Rosine), Carmen (Micaëla), la Fille du Régiment (Marie), Fortunio (Jacqueline), Louise (Louise), Madame Butterfly (Butterfly), Manon (Manon), Mignon (Philine), Mireille (Mireille), Paillasse (Nedda), la Tosca (Floria Tosca) et la Traviata (Violetta).

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Elle n'y chanta qu'une fois, le 18 août 1926 dans Rigoletto (Gilda).

 

 

 

 

Julienne Marchal dans Lakmé [photo Félix]

 

 

 

Mlle Marchal à l’Opéra-Comique

C'est une brillante recrue pour la salle Favart que cette gracieuse artiste douée d'une si jolie voix. Ses débuts dans Lakmé lui valurent l'admiration et la chaude sympathie d'un public conquis. Depuis elle remplaça sans préparation Mary Garden dans la Traviata ; elle chanta ensuite Manon où la jolie cantatrice retrouva le même succès. Nous la verrons bientôt dans Musette de la Bohème aux côtés de Mme Carré. Ensuite, elle fera une courte fugue vers le Midi de la France où Nîmes, Marseille, Toulouse, Montpellier qui l'adorent, l'applaudiront.

Son engagement à l'Opéra-Comique, déjà renouvelé pour deux années, nous ramènera à l'entrée de janvier Mlle Marchal, salle Favart, où nous aurons la joie de la voir réapparaître avec la reprise tant désirée des Pêcheurs de Perles, la jolie partition du regretté Bizet.

(Comœdia illustré, 20 octobre 1912)

 

 

 

 

 

Julienne Marchal en 1912 [photo Klary, Bruxelles]

 

 

 

Chanteuse légère de l’Opéra-Comique, jeune, jolie, élégante, très douée et très intelligente, toute de charme et de grâce.

(Annuaire des Artistes, 1907)

 

 

MM. Messager et Broussan viennent d'engager, à de brillantes conditions, Mlle Julienne Marchal qui a charmé le public lyonnais pendant deux ans et remporte actuellement de gros succès à Vittel dans les héroïnes d'opéras-comiques. La jolie artiste y est acclamée à chaque représentation, et ce n'est que le prélude de plus grands succès sur la scène de notre Académie nationale de musique ; car Mlle Marchal séduit et enchante par sa voix facile, sa diction parfaite, et son délicieux talent de comédienne.

(le Monde artiste illustré, 26 août 1911)

 

 

Mlle Marchal. – Elle est blonde, rose, potelée, et ses yeux rieurs donnent une malice infinie à son joli visage ; elle est grande, et son physique conquiert le public dès qu'elle apparaît en scène. Elle a eu des triomphes éclatants sur les grandes scènes de province et fit de belles créations : Monna Vanna, par exemple, au Grand-Théâtre de Lyon, où elle passa plusieurs saisons heureuses. La voici à l'Opéra-Comique, où elle retrouve ses succès accoutumés, qu'elle soit Lakmé, Rosine du Barbier, Manon, toujours chanteuse de voix délicieuse et parfaite comédienne. Signe particulier : aime à ce point "le grand air" qu'elle ne manque pas un meeting d'aviation.

(Gil Blas, 10 juin 1913)

 

 

Enfin, M. Alfred Leblanc et Mlle Marchal, à bord de l'Ile-de-France, atterrirent, hier matin, vers 7 heures, près de Hull, ayant ainsi effectué une randonnée de 686 kilomètres.

(IXe Grand Prix de l'Aéro-Club de France, Gil Blas, 18 juin 1913)

 

 

Nice, 13 avril – Mme Julienne Marchal, artiste lyrique à l'Opéra-Comique, veuve de l'aviateur Leblanc, se trouvait en auto avec M. Bovy, directeur de la musique à l'Opéra de Nice. Au pont Saint-Jean, la voiture, que conduisait Mme Marchal, buta contre un pylône électrique. Mme Marchal, qui a deux côtes enfoncées, a été transportée à sa villa de Beaulieu-sur-Mer. M. Bovy a été moins grièvement atteint.

(le Petit Parisien, mercredi 14 avril 1926)

 

 

 

 

 

Julienne Marchal en 1924

 

 

Discographie

 

N° catalogue N° matrice Date d'enregistr. Compositeur Œuvre  Extrait Interprètes Accompagnement

 ODÉON (Paris)

X 97059 XP 4350 01/01/1908 DELL'ACQUA (Eva) VILLANELLE   Julienne MARCHAL, soprano Fernand MONGE, violon
X 97067 XP 4352 01/01/1908 ROSSINI (Gioacchino) BARBIER DE SéVILLE (LE) "Oui, je suis douce" Julienne MARCHAL, soprano  
X 97060 XP 4354 01/01/1908 HEROLD PRé-AUX-CLERCS (LE) "O dieu du jeune âge" Julienne MARCHAL, soprano  
X 97119 XP 4413 01/01/1908 VERDI (Giuseppe) TRAVIATA (LA) "C'est mon trésor, ma vie" Julienne MARCHAL, soprano & Lucien RIGAUX, baryton  
X 97129 XP 4415 01/01/1908 VERDI (Giuseppe) RIGOLETTO "Ah! veille, ô femme" Julienne MARCHAL, soprano & Lucien RIGAUX, baryton  
X 97130 XP 4417 01/01/1908 DONIZETTI (Gaetano) LUCIE DE LAMMERMOOR "Ah! que Dieu seul" Julienne MARCHAL, soprano & Agustarello AFFRE, ténor  
X 97419   01/01/1909 GOUNOD (Charles) ROMéO ET JULIETTE "Je veux vivre dans ce rêve" Julienne MARCHAL, soprano  
X 97461 XP 4786 01/04/1909 HEROLD PRé-AUX-CLERCS (LE) "Jours de mon enfance" Julienne MARCHAL, soprano  
X 97418 XP 4787 01/04/1909 ROSSINI (Gioacchino) BARBIER DE SéVILLE (LE) "Rien ne peut changer mon âme" Julienne MARCHAL, soprano  
X 97452 XP 4795 04/05/1909 GOUNOD (Charles) FAUST "Il était un roi de Thulé" Julienne MARCHAL, soprano Orchestre
X 97453 XP 4796 04/05/1909 GOUNOD (Charles) FAUST Air des Bijoux Julienne MARCHAL, soprano Orchestre

 

 

 

 

 

Chanson du Roi de Thulé

extrait de l'acte III de Faust de Gounod

Julienne Marchal (Marguerite) et Orchestre

Odéon X.97452, mat. XP 4795, enr. à Paris le 04 mai 1909

 

 

 

Air des Bijoux

extrait de l'acte III de Faust de Gounod

Julienne Marchal (Marguerite) et Orchestre

Odéon X.97453, mat. XP 4796, enr. à Paris le 04 mai 1909

 

 

 

 

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