Léontine MENDÈS

 

 

 

Léontine MENDÈS

 

mezzo-soprano français

(New York, 05 janvier 1852 – Paris 16e, 25 avril 1929*)

 

Fille d'Eugène MENDÈS et de Rosa ROUSSEL.

 

 

Le 16 janvier 1876, Claude Debussy participa pour la première fois à un concert public à Chauny (Aisne), organisé par la Fanfare des Manufactures de glaces ; il y accompagna Léontine Mendès, alors élève de Mme Viardot et de Ponchard au Conservatoire de Paris, dans un programme composé d'extraits d'opéras (un air de la Juive d'Halévy, un air de Mignon d'Ambroise Thomas) et de pièces instrumentales. Mendès a obtenu au Conservatoire un deuxième accessit de chant et un second prix d'opéra-comique en 1876, puis un premier accessit de chant et un premier prix d'opéra-comique en 1877. Engagée à l'Opéra-Comique puis à l'Opéra, elle quitta ce théâtre pour aller chanter à Marseille, Rouen, Bordeaux, Lille, Lyon, en Belgique, en Hollande, en Grèce, etc. Elle abandonna le théâtre en 1892 pour se consacrer au professorat à Paris. En 1913, elle était professeur à l'Adelphie, 4 cité Monceau à Paris.

En 1897, elle habitait 14 rue de Constantinople à Paris 8e. Elle est décédée, célibataire, en 1929 à soixante-dix-sept ans en son domicile, 11 rue Chardon-Lagache à Paris 16e.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle a débuté le 18 janvier 1878 dans le Char (Fernande) d'Emile Pessard.

Sa carrière à l'Opéra de Paris

 

Elle y débuta le 16 septembre 1878 dans Faust (Siébel).

 

Elle y chanta en 1879 les Huguenots (Urbain) et le Prophète (Berthe).

 

 

 

Léontine Mendès en 1878 [photo Liébert]

 

 

 

 

Quand j'entendis Mlle Mendès pour la première fois, aux concours du Conservatoire en 1876, je n'hésitai pas à penser que sa place serait un jour à l'Opéra, mais je ne savais pas qu'elle dût y venir aussi tôt.

Elève de Barbot, elle prit part, cette année-là, aux concours de chant avec un air de la Pie voleuse de Rossini, dans lequel elle montra une science réelle des vocalises, mais on sentait que sa voix était trop large pour la musique qu'elle interprétait. Choisissant en effet le grand air de Robin des bois pour son concours d'opéra-comique, elle montra que son organe avait à la fois de l'étendue et de la puissance, et laissa voir un instinct, scénique et dramatique d'un bon augure pour l'avenir.

Un second accessit de chant et un second prix d'opéra-comique partagé avec Mlle Blum, sa camarade actuellement à l'Opéra, commencèrent ses premiers succès dans la carrière.

L'année suivante en 1877, après avoir interprété l'air d'Ophélie d'Hamlet au concours de chant, sans trop se faire remarquer, elle eût au concours d'opéra-comique un succès vraiment hors ligne. Dans le Songe d'une nuit d'été, dans les Mousquetaires de la Reine, dans une réplique de la Part du diable, elle se révéla non seulement comme virtuose, mais comme comédienne.

Une taille imposante, des gestes pleins d'autorité, une physionomie expressive, mises au service d'une vive intelligence, attirèrent tout d'abord l'attention que captiva bientôt son chant ferme, coloré, et déjà très savant. Le jury d'accord avec le public lui décerna un premier prix à l'unanimité.

M. Carvalho, qui venait de prendre la direction de l'Opéra-Comique et avait l'intention de renouveler presqu'entièrement sa troupe, lui fit immédiatement de brillantes propositions. De plus, il lui laissa entrevoir la bonne fortune de reprendre la Perle du Brésil, de Félicien David, dont la grande cantatrice, créatrice du rôle, Mme Carvalho, se chargeait de lui révéler les secrètes beautés.

Mlle Mendès pouvait-elle résister à de si belles avances ? assurément non ; aussi la jeune cantatrice quitta-t-elle le Conservatoire où une année encore d'études eût développé sa voix et assuré davantage encore sa méthode, et accepta-t-elle un engagement qui lui semblait exceptionnellement favorable à ses intérêts présents et à venir.

Malheureusement des circonstances imprévues s'opposèrent à la reprise du chef-d'œuvre de Félicien David, et la voix large et dramatique de Mlle Mendès ne trouvant pas place dans le répertoire courant, la jeune artiste dut résilier avec son directeur ; le seul bénéfice qu'elle recueillit de cet engagement passager fut de recevoir les conseils et les leçons de notre plus grande chanteuse française, ce qui, évidemment, est déjà quelque chose.

M. Halanzier ne laissa pas longtemps Mlle Mendès à la porte de la scène lyrique ; il l'engagea bientôt à l'Opéra, où, après avoir joué quelque temps les rôles d'Urbain des Huguenots, de Siebel de Faust, de Jemmy de Guillaume Tell, elle entrera peu à peu dans les grands rôles du répertoire.

On voit, en effet, que Mlle Mendès a déjà l'aisance voulue pour jouer sur notre grande scène. Sa voix porte parfaitement sous l'immense voûte du temple et comme elle a un véritable tempérament dramatique, nul doute que son succès ne fera que s'affermir à chaque représentation, lorsque lui seront confiés des rôles plus lourds, qu'elle est déjà en mesure de porter.

Nous la considérons donc comme une recrue des plus utiles pour l'Opéra et nous saluons en elle une étoile nouvelle qui se lève au firmament de l'art.

 

(Félix Jahyer, Paris-Théâtre, 05 décembre 1878)

 

 

 

 

 

 

 

 

Mlle Léontine Mendès (et non pas Mme Mendez ainsi qu'on l'avait écrit dimanche dernier) prend, (elle aussi comme tant d'autres excellentes cantatrices qui ne peuvent se faire faire place à Paris) la carrière italienne. Elle travaille l'italien avec M. Silvio Moschini, et reçoit déjà de superbes propositions pour l'Italie, où elle aura bientôt un brillant engagement.

(l'Europe artiste, 23 septembre 1883)

 

Mlle Léontine Mendès, le gentil mezzo-soprano dont nous avons parlé, vient d'être engagé à Milan pour y interpréter les Dragons de Villars.

(le Ménestrel, 30 septembre 1883)

 

Mlle Léontine Mendès est engagée au théâtre Manzoni, de Milan, à de très belles conditions, pour chanter les Dragons de Villars, interprétés pour la première fois en italien.

Tous nos vœux accompagnent la jeune et sympathique artiste que nos directeurs parisiens ont eu la maladresse de laisser partir.

(l'Europe artiste, 21 octobre 1883)

 

Bayonne. Depuis notre dernier courrier, nous avons eu deux représentations de M. Guillemet et une de Mlle Léontine Mendès, ces deux artistes ont eu du succès et nous savons gré à M. Guffroy de nous avoir procuré le plaisir de les entendre. Mlle Mendès a paru dans Mignon et a su s'y faire apprécier. [...]

La Favorite, annoncée pour ce soir avec le concours de Mme Appia, de Bordeaux, se trouve retardée par indisposition, nous avons eu à la place l'avantage de revoir Mlle Mendès dans les Dragons de Villars. Mlle Léontine Mendès, qui a remarquablement chanté Rose Friquet, a été vivement applaudie après chacun de ses morceaux, et notamment après le grand air du troisième acte, dans lequel son talent a brillé de tout son éclat. Mme Lévy-Brun jouait Georgette, c'est dire que ce rôle a été bien tenu ; nous n'en sommes plus d'ailleurs à compter les succès de notre sympathique Dugazon. M. Brissac (Sylvain) a été assez bon, ce qui prouve qu'il peut bien faire s'il veut s'en donner la peine. M. Chazaux (Belamy) a été au-dessous de la moyenne, nous espérions mieux pour cet artiste que le répertoire n'a pas fatigué depuis quelque temps. Les chœurs et l'orchestre continuent à bien marcher sous la direction de M. Thaon.

(l'Europe artiste, 17 février 1884)

 

Mlle Léontine Mendès, l'ex-pensionnaire de notre Opéra, est en train de faire son tour de France, avec les partitions de Mignon, de Carmen et des Dragons de Villars. Déjà Pau, Bayonne et Reims ont pu applaudir la gentille artiste. Elle se dirige maintenant sur Besançon, et ce n'est pas fini, à moins que quelque directeur de Paris n'ait la bonne idée de l'arrêter au passage.

(le Ménestrel, 09 mars 1884)

 

Mlle Léontine Mendès s'en va chanter Carmen à Strasbourg, où elle est engagée spécialement pour cet ouvrage. Nous ne doutons pas que la charmante Dugazon n'y ait le même succès que dans toutes les villes où elle a passé.

(l'Europe artiste, 03 mai 1885)

 

 

 

 

 

 

 

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