Georges MESMAECKER
Georges Mesmaecker dans les 28 Jours de Clairette (Benoît) lors de la création en 1892, photo atelier Nadar [BNF]
Georges de MESMAECKER dit Georges MESMAECKER
ténor français
(45 rue Sainte-Anne, Paris ancien 2e, 16 juillet 1858* – Bois-Colombes, Seine [auj. Hauts-de-Seine], 02 août 1933*)
Fils de Pierre Joseph de MESMAECKER (1826–1901), acteur et de Marie DALMONT (1831–1878), soprano.
Epouse à Paris 10e le 31 mars 1903*, Rachel Fanny VAN LIER (Amsterdam, Hollande, 06 juillet 1856 – ap. 1933), chanteuse aux Folies-Dramatiques, pianiste et chef de chant à l’Opéra-Comique (en poste en 1901), fille de Samuel Israël VAN LIER (– av. 1903) et d'Henriette MANUS (– av. 1903).
Il commença sa carrière en créant des opérettes aux Folies-Dramatiques : le 04 novembre 1891 la Fille de Fanchon la vielleuse (Auguste) de Louis Varney ; le 12 février 1892 la Cocarde tricolore (Isaac) de Robert Planquette ; le 03 mai 1892 les 28 jours de Clairette (Benoît) de Victor Roger ; le 17 décembre 1892 Miss Robinson (Samedi) de Louis Varney ; le 11 juillet 1893 Cliquette (Langlumé) de Louis Varney ; le 23 décembre 1893 Cousin-Cousine (Blancminet) de Gaston Serpette ; le 30 octobre 1896 Rivoli d’André Wormser ; une reprise le 29 septembre 1896 de François les bas bleus (Gratinet) de Bernicat et Messager ; puis aux Variétés où il créa le 08 novembre 1898 les Petites Barnett (André) de Louis Varney, et des pièces de théâtre : le 03 mars 1899 Monsieur X… (Monsieur X) d’Antony Mars ; le 17 mars 1900 Education de prince (Mohammed) de Maurice Donnay. Le 25 juin 1900, il débuta à l’Opéra-Comique où il fit l’essentiel de sa carrière dans des rôles de trials ou de ténors légers, et quelques rôles muets dans des ballets. Il a enregistré le rôle de Guillot de Morfontaine dans la première intégrale de Manon de Massenet chez Pathé en 1923.
En 1903, il habitait 46 rue de Bondy [auj. rue René-Boulanger] à Paris 10e. Il s’est suicidé en 1933, à soixante-quinze ans, par pendaison dans son pavillon sis 95 rue Paul-Déroulède à Bois-Colombes.
Sa carrière à l'Opéra-Comique
Il a débuté le 25 juin 1900 au Palmarium du Jardin d'acclimatation dans le Roi l'a dit (Pâcome).
Il y a créé le 08 février 1901 la Fille de Tabarin (Pradel) de Gabriel Pierné ; le 06 juillet 1901 le Légataire universel (Clistorel) de Georges Pfeiffer ; le 09 juillet 1901 la Sœur de Jocrisse (Jocrisse) d’Antoine Banès ; le 16 janvier 1902 la Chambre Bleue (Moulinot) de Jules Bouval ; le 30 mai 1902 la Troupe Jolicœur (Traîne-Misère) d’Arthur Coquard ; le 16 décembre 1902 la Carmélite (le Maître à danser) de Reynaldo Hahn ; le 18 mars 1903 Muguette (Vanhardt) d’Edmond Missa ; le 05 juin 1903 la Petite Maison (Jasmin) de William Chaumet ; le 04 février 1904 le ballet la Cigale (Madame Fourmi) de Jules Massenet ; le 06 juin 1906 le Clos (Pélavoix) de Charles Silver ; le 04 mai 1910 le Mariage de Télémaque (Podasochus) de Claude Terrasse ; le 28 décembre 1910 Noël (le Sacristain) de Frédéric d’Erlanger et le ballet les Lucioles (Pan) de Claude Terrasse ; le 26 avril 1911 la Jota (Chinchin) de Raoul Laparra ; le 04 juin 1913 Julien ou la Vie du poète (l'Acolyte) de Gustave Charpentier ; le 01 décembre 1913 Céleste (un Notaire) d’Emile Trépard ; le 25 février 1914 la Marchande d'allumettes (le Marchand de jouets) de Tiarko Richepin ; le 15 mai 1914 Mârouf ou le Savetier du Caire (le Fellah) d’Henri Rabaud ; le 08 avril 1920 le Sauteriot (l'Aubergiste) de Sylvio Lazzari ; le 19 mai 1920 Lorenzaccio (Baptista Venturi) d’Ernest Moret ; le 24 décembre 1925 le Joueur de Viole (le grand Symphoniste) de Raoul Laparra ; le 21 février 1927 le Poirier de Misère (l’Embaumeur) de Marcel Delannoy.
Il y a participé à la première le 06 novembre 1900 du ballet Une Aventure de la Guimard (le Lieutenant de police) d’André Messager (qu’il avait créé le 01 octobre 1900 au Parc de Versailles) ; le 26 décembre 1905 de la Coupe enchantée (Tobie) de Gabriel Pierné ; le 06 novembre 1922 de Gianni Schicchi (Maestro Spinelloccio) de Giacomo Puccini [version française de Paul Ferrier] ; le 07 octobre 1924 de Don Quichotte (un Valet) de Jules Massenet.
Il y a chanté la Basoche (Maître Guillot, 100e, 01 mars 1902 ; reprise 11 mai 1929) ; les Bavards (Torrido) ; la Bohème (Saint-Phar, 1915) ; le Caïd (Ali-Bajou, 1911) ; Carmen (le Remendado, 1000e, 23 décembre 1904) ; le Chemineau (Martin, 1915) ; les Contes d’Hoffmann (Andrès, Cochenille, Pitichinaccio et Franz, 1911 ; 500e, 03 mars 1927) ; le Déserteur (Bertrand, 1911) ; les Deux Aveugles (Giraffier) ; les Dragons de Villars (Thibaut, 1911) ; Falstaff (Bardolphe, 1901) ; le Farfadet (Bastien, 1904) ; la Fille de Madame Angot (Trénitz, 1919) ; la Fille du Régiment (Hortensius, 1914) ; Fortunio (Subtil, 1915) ; Fra Diavolo (Beppo, 1904) ; Galathée (Midas, 1908) ; Javotte (le Garde champêtre) ; Lakmé (Hadji) ; Louise (le Jeune Poète, 1927) ; Madame Butterfly (Goro, 100e, 19 avril 1912 ; 500e, 22 mai 1929) ; Manon (Guillot de Morfontaine, 1000e, 16 juin 1919) ; Maison à vendre (Ferville, 1911) ; le Maître de chapelle (Benetto, 1900) ; Mârouf (un Marchand, 100e, 14 juin 1923 ; l'ânier) ; le Médecin malgré lui (Lucas, 1902) ; Mignon (Frédéric ; Laërte) ; le Pardon de Ploërmel (Loïc, 1912) ; Phryné (Cynalopex, 1901) ; la Rencontre imprévue ou les Pèlerins de la Mecque (Osmin, 1906) ; les Rendez-vous bourgeois (Bertrand, 1900) ; Richard Cœur de Lion (Charles Guillot, 1910) ; la Rôtisserie de la Reine Pédauque (la Guéritaude) ; la Servante maîtresse (Scapin, 1910) ; la Tosca (Sciarrone, 1908) ; la Vivandière (Lafleur, 1902) ; Werther (Schmidt, 1903) ; Zampa (Dandolo, 1913). |
Sa carrière à l'Opéra de Paris
Au cours de Galas, il a interprété Carmen (le Remendado) de Georges Bizet les 11 novembre 1900 (lors de la première, 2e acte seul) et 29 décembre 1907. |
Georges Mesmaecker en 1912 [photo Couture]
Mort de Georges Mesmaecker. Georges Mesmaecker, le trial de l'Opéra-Comique, est mort hier. Il s'était retiré, il y a à peine deux ans et a succombé après une courte maladie. Cet, artiste, probe et consciencieux, dont les créations multiples, même les plus petites, ont laissé un souvenir difficilement effaçable, était un « enfant de la balle ». Son père, le créateur du Grand Mogol, voulait le tenir éloigné des planches et l'avait placé à Metz comme employé de banque. Mais la vocation était trop forte ! Mesmaecker, après quelques essais réussis, part en Russie, où, pendant, douze ans, il joue les jeunes premiers comiques aux côtés de Guitry, d'Andrieux, d'Alice Lody, de Léonie Yahne. De retour à Paris, il crée aux Folies-Dramatiques : Cousin-Cousine, Miss Robinson, les 28 Jours de Clairette. Engagé ensuite aux Variétés par Samuel, il crée Education de Prince, et y joue jusqu'au jour où l'Opéra-Comique lui ouvre ses portes. A partir de ce jour, ce fut une suite ininterrompue d'efforts artistiques, sans bruit, sans réclame, mais toujours remarqués. Quel est le rôle de son emploi, où Mesmaecker n'ait laissé l'empreinte de son beau talent et, de sa conscience si intelligente ? Tous ceux qui l'ont connu le pleurent aujourd'hui. Il avait épousé Rachel Van Lier, qui, comme pianiste, fut chef de chant à l'Opéra-Comique, comme chanteuse, une des plus belles Marguerite de la Damnation. Nous tenons à lui exprimer ici l'expression de nos sentiments attristés. (Comœdia, 03 août 1933)
Neurasthénique, un ancien artiste de l'Opéra-Comique s'est pendu à la rampe de son escalier. Dans un pavillon, situé 95, rue Paul-Déroulède, à Bois-Colombes, habitait, avec sa femme, M. Georges Mesmaecker, artiste dramatique, né le 16 juillet 1858 à Paris. Mme Adrienne Mairesse, la femme de ménage des époux Mesmaecker, en venant, hier matin, pour vaquer à ses occupations, poussa un cri de stupeur. Elle venait d'apercevoir son patron pendu à la rampe de l'escalier. Celui-ci s'était levé à 5 heures du matin. Sa femme n'en avait pas été étonnée car il avait l'habitude de descendre à une heure aussi matinale, et, il avait profité de ce qu'il était seul au rez-de-chaussée pour mettre son projet à exécution. Les cris de Mme Mairesse et de Mme Mesmaecker attirèrent l'attention d'un voisin, M. Pierre Lenglet, 35 ans, comptable, 100, rue Paul-Déroulède, qui accourut, et coupa la corde. Des soins furent immédiatement prodigués au désespéré. Un médecin fut appelé, mais la mort avait déjà fait son œuvre. Depuis deux mois et à la suite d'une congestion cérébrale, M. Mesmaecker était devenu neurasthénique et on ne peut attribuer qu'à son état de santé son geste désespéré. Fils du créateur du rôle de Nicobar dans le Grand Mogol, Georges Mesmaecker avait débuté dans la vie comme employé de banque à Metz. Mais le démon du théâtre, auquel, malgré les conseils de son père, il ne put résister, le poussa de bonne heure sur les planches. Il partit en Russie où, pendant douze ans, il joua les comiques auprès des plus grandes vedettes françaises. De retour à Paris, il entra aux Folies-Dramatiques, où il créa : Cousin-Cousine, Miss Robinson, les 28 Jours de Clairette, etc. Il passa ensuite aux Variétés, où il fut de la distribution d'Education de Prince, etc. Enfin, en juin 1900, l'Opéra-Comique lui ouvrit ses portes. Ce fut une suite ininterrompue de succès. Il reprit tous les rôles de son emploi de trial qu'il marqua d'une empreinte toute personnelle. Il y créa, en outre, de nombreux ouvrages, parmi les derniers, citons : Gianni Schicchi (rôle de Spinelloccio), le Joueur de viole (rôle du grand Symphoniste), une reprise de la Basoche (rôle de Guillot), etc. Pendant trente-deux ans, il appartint à notre seconde scène lyrique. Il n'y comptait que des amis qu'a douloureusement surpris son acte de désespoir. (le Journal, 04 août 1933)
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Scène "Hôtelier de malheur" extrait de l'acte I de Manon de Massenet Fanny Heldy (Manon), Marthe Coiffier (Poussette), Madeleine Sibille (Javotte), Lucienne Estève (Rosette), Georges Mesmaecker (Guillot de Morfontaine), Maurice Sauvageot (De Brétigny), Léon Ponzio (Lescaut), Chœurs et Orchestre de l'Opéra-Comique dir Henri Büsser Pathé saphir 80 tours n° 1721, mat. 7, enr. en février 1923 [extrait de l'intégrale de Manon]
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