Nina RATTI

 

Nina Ratti dans la Navarraise (Anita)

 

 

Ernestine Joséphine Pauline BONNEFOI dite Nina BONNEFOY puis Nina RATTI

 

soprano français

(château du marquis de Pérignon, Finhan, Tarn-et-Garonne, 17 novembre 1869* – ap. 1928)

 

Fille d'Ernest Antoine Alexis BONNEFOI (Paris ancien 1er, 19 janvier 1835 –), valet de chambre, et de Marie Anne ALBERT (Schalbach, Meurthe [auj. Moselle], 22 septembre 1843 –), femme de chambre, mariés à Paris 7e le 08 mars 1866*.

 

 

Ses études classiques complètement faites, elle renonça tout à coup à l'Ecole normale supérieure de Sèvres, pour entrer au Conservatoire national de Toulouse où, deux ans après, elle en sortait avec les grands premiers prix de chant, d'opéra, d'opéra-comique ; faut-il ajouter ceux de comédie et de piano. Sur la recommandation de Saint-Saëns, Massenet, Louis Gallet, et d'un fonctionnaire du ministère des Beaux-arts, qui tous avaient pressenti une artiste, Léon Carvalho l'engageait à l'Opéra-Comique, où elle débuta le 24 novembre 1891 sous le nom de Nina Bonnefoy. Cette artiste, grande, brune, jolie, avec de beaux yeux noirs, chanta également en province pour prêter son gracieux concours à de grandes sociétés musicales. Le 25 juillet 1897, elle créa à Péronne Marie Fouré (Marie Fouré) d'André Fijan, puis, la même année, partit chanter en Italie. Le 04 septembre 1908, elle fit sa rentrée à la salle Favart sous le nom de Nina Ratti. Le 26 novembre 1919, elle créa au Théâtre Municipal de Tourcoing le rôle principal de Conchita d'Henri Contesse. Elle a chanté à la Scala de Milan. En 1928, elle a tenu le rôle de Laetitia Bonaparte dans le film Madame Récamier de Gaston Ravel.

En 1910, elle habitait 50 rue du Colisée à Paris 8e ; en 1922, 9 avenue de Versailles à Paris 16e.

 

 

 

Sa carrière à l'Opéra-Comique

 

Elle y débuta le 24 novembre 1891 dans Haydée (Rafaela).

 

Elle y participa le 09 juin 1892 à la première des Troyens à Carthage (Ascagne) d'Hector Berlioz.

 

Elle y chanta, à partir de 1900, le Caïd (Fatma) ; Carmen (Micaëla, Frasquita) ; Cavalleria rusticana (Santuzza) ; la Navarraise (Anita, 04 septembre 1908).

 

 

 

 

Mlle Nina Bonnefoi, qui a créé le rôle d'Ascagne dans les Troyens, vient d'être réengagée par M. Carvalho pour trois ans.

(Journal des débats, 04 août 1892)

 

 

De Milan :

Mlle Nina Bonnefoy, qui a été enlevée à l'Opéra-Comique, cette année, par M. Sonzogno, vient de débuter au Lirico, dans la Navarraise, de M. Massenet, avec un immense succès dont le maître doit être tout à fait enchanté.

La charmante artiste va faire très prochainement ses seconds débuts dans l'Attaque du Moulin, de notre collaborateur Bruneau, représentée pour la première fois en Italie.

(le Figaro, 04 décembre 1897)

 

 

Trois débuts, trois heureux débuts, à l'Opéra-Comique, ceux de Mme Nina Ratti et de MM. Bourrillon dans la Navarraise et Blancard, dans le Barbier de Séville.

M. Blancard a chanté Bazile, d'une belle voix, solide, au timbre agréable, qui a beaucoup plu ; dans la Navarraise, M. Bourrillon a montré de grandes qualités vocales et scéniques. Comme M. Blancard, il a reçu du public un excellent accueil. Mais le gros succès de la soirée a été pour Mme Nina Ratti, tout à fait remarquable dans le rôle d'Anita. Elle a chanté le rôle d'une voix, à la fois pleine d'éclat, de charme et de puissance ; et, tour à tenir, la souplesse, le pathétique de son jeu, la sincérité saisissante de certaines de ses attitudes ont fait applaudir et rappeler chaleureusement l'artiste. De l'avis unanime, les trois débutants d'hier constituent pour l'Opéra-Comique, d'excellentes recrues.

(le Figaro, 05 septembre 1908)

 

 

Opéra-Comique.

C'est le temps des débuts. Mlle Nina Ratti, qui fut déjà de l'Opéra-Comique vers 1893, sous le nom moins euphonique de Bonnefoy, a pris possession du rôle d'Anita dans la Navarraise, où Mme de Nuovina demeure inoubliable, inégalée. Mlle Nina Ratti est bénévole ; sa voix a de la joliesse et de l'éclat. Sa sincérité a tout osé pour faire oublier son illustre devancière ; son talent ne le lui a pas permis. M. Bourrillon, qui moissonna le laurier aux champs cyclables, fit, dans la même œuvre, un début plein de discrétion. M. Blancard, qui vient de la Monnaie de Bruxelles, a une admirable voix de basse, et il chante bien. Son incarnation de Basile du Barbier de Séville est adroite. Je vous parlerai de M. Kachenovsky. Il a le charme de l'inexpérience. Mais je crois bien que voici une des plus belles voix de basse chantante qu'il nous ait été donné d'entendre.

Un chef d'orchestre italien, M. Gino Marinuzzi, de Turin, se produisit. Il est commis à nous restituer, parait-il, dans leur mouvement véritable, les œuvres italiennes contemporaines. Puisse-t-il ne pas en assurer la longévité !

(G. P., Musica, octobre 1908)

 

 

A la demande de ses habitués, le Grand Théâtre de Tourcoing vient de reprendre pour une nouvelle série de représentations Conchita, le beau drame lyrique de MM. René Jeanne et G. Dallix, musique de M. Henri Contesse, qu’il avait créé avec un très grand succès au mois de novembre dernier. M. Santarra, avait naturellement fait appel à Mlle Nina Ratti (de l’Opéra-Comique) pour reprendre le rôle de l’héroïne qu’elle avait créé. L’excellente artiste, y fut, comme toujours, remarquable autant comme chanteuse que comme comédienne et comme danseuse. Son succès fut très grand. A côté d’elle, M. Renaux qui avait succédé à M. Baillard retenu à Paris où il chante Quo vadis ?, et M. Blanchard qui avait conservé son rôle, furent très applaudis, ainsi que l’excellent orchestre dirigé par M. Brizard qui fit valoir de façon parfaite les belles pages de la partition.

On dit que d’ici peu Conchita va être jouée à Toulouse, Agen, Montauban, Angers. Rien de plus naturel étant donné la valeur de cette œuvre. 

(la Rampe, 21 mai 1920)

 

 

 

 

 

Encylopédie