Mme SALLARD
Jenny Catherine LEVASSEUR, dame SALLARD
soprano français
(Genève, Suisse, 1802 – Paris 3e, 23 octobre 1865*)
Fille de Jean-Baptiste Claude LEVASSEUR (– av. 1865) et de Jeanne Claude Marie SECRETAN (Saint-Claude, Jura, 1779 – Paris 3e, 29 mars 1868*).
Sœur d'Auguste LEVASSEUR (1805 – ap. 1870), négociant.
Epouse Eugène SALLARD (– 1858), basse-taille, d’abord choriste à l’Opéra (en poste en 1821), qui chanta à Liège, en province et à l’étranger (Batavia, 1851-1853 ; Paris, 1854 ; Nancy, 1855-1856 ; Alger, 1857).
Mère de la cantatrice Mme FERDINAND-SALLARD.
Chanteuse légère, elle débuta en tant que première chanteuse (premier dessus) à la Monnaie de Bruxelles le 28 juin 1827 dans Montano et Stéphanie. Elle chanta à l'Opéra-Comique (1830) et en province.
Elle est décédée en 1865 à soixante-trois ans en son domicile, 83 boulevard Beaumarchais à Paris 3e. Elle est enterrée au Père-Lachaise (2e division).
Sa carrière à l'Opéra-Comique Elle y débuta le 25 août 1830 dans les Visitandines. Elle y créa le 02 décembre 1830 Joséphine ou le Retour de Wagram (la Comtesse) d’Adolphe Adam. Elle y chanta la Dame blanche (Jenny, 1831) ; la Clochette (Lucifer). |
L'Opéra-Comique continue paisiblement d'endormir ses trente-six habitués avec les pauvretés de son vieux répertoire. Tout y marche comme par le passé, même solitude, même ennui, mêmes claqueurs ; on peut dire là, comme ailleurs : rien n'est changé, il n'y a que quelques médiocrités de plus. Les Visitandines, opéra dont la musique n'est que jolie, a cependant produit hier une demi-chambrée ; mais le début de Mme Sallard, dont on vantait les talents, doit être compté pour plus de moitié dans la recette. Cette jeune actrice chante agréablement, bien que sa voix soit peu timbrée. Elle a de la méthode et une sensibilité d'expression qui n'est pas sans charme, mais qui ressemble quelquefois trop à de l'afféterie. Mme Sallard a été applaudie, elle méritait de l'être ; mais Cavé a été sifflé, suivant l'usage, et ce n'était pour lui, comme pour Mlle Bousigues, que rigoureuse, mais bonne justice. (le Corsaire, 26 août 1830)
Après avoir été une étoile en province, a débuté à Feydeau et y a doublé Mme Pradher, pendant environ deux ans. Elle alla ensuite à l'île Maurice ; elle perdit son mari, notre ancienne basse-taille, lequel, s'étant embarqué un jour pour Pondichéry, disparu dans un naufrage, du moins à ce que l'on suppose. Au bout de quelques années, Mme Sallard revint en France pour y vivre dans la retraite. Elle est morte à Paris, en octobre 1865, à l'âge de 63 ans, laissant une fille, Mme Ferdinand-Sallard, attachée alors au grand théâtre de Lyon en qualité de première chanteuse. (Histoire des Théâtres de Rouen, 1880)
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