André TALLON

 

André Tallon dans la Moissonneuse (Juliani) lors de la création, dessin d’Alexandre Lacauchie (1853)

 

 

Fortuné André Pierre TALLON dit André TALLON

 

ténor français

(Toulon, Var, 15 mars 1819* Paris 14e, 15 avril 1898*)

 

Fils de Jules TALLON (Nice, Alpes-Maritimes, 06 juillet 1801 – Toulon, 20 août 1830*), portefaix [fils d'Antoine TALLON (1759 – Toulon, 02 septembre 1824*), portefaix], et de Marie Cornélie PICARD (Marseille, Bouches-du-Rhône, 13 juin 1798 – Ollioules, Var, 08 juillet 1835*), légitimé par leur mariage à Toulon le 26 novembre 1828*.

Epouse à Toulon le 12 août 1840* Ursule Christine Virginie BONNET (Toulon, 03 avril 1821* – Toulon, 27 mars 1900*) ; parents de Elisa Baptistine TALLON (Toulon, 14 juin 1841* –) ; et de Rosine Marie TALLON (Montpellier, Hérault, 03 décembre 1845* –) [épouse à Toulon le 20 juin 1865* Marius Adrien BAYOL (Varages, Var, 21 novembre 1844* –), liquoriste].

 

 

Après de rapides études primaires, il entra en apprentissage chez un peintre en voitures de la ville. Admis dans le chœur Piffard en raison de sa jolie voix, il y travailla sous la direction du violoniste Adolphe Guiol. Il débuta en 1841 au théâtre de sa ville natale, puis fut engagé comme premier ténor léger par le théâtre d'Aix. Il chanta en province (Strasbourg, 1846, en tant que ténor léger ; Toulon, 1851, en tant que fort premier ténor ; Saint-Etienne, 1852, en tant que premier ténor en tous genres ; Rennes, 1852), avant de débuter à Paris le 04 septembre 1852, au Théâtre-Lyrique du boulevard du Temple, où il fit plusieurs créations. Il chanta ensuite à nouveau en province. En 1855, il était premier ténor au Grand-Théâtre de Bordeaux. En mars 1856, il chanta le Prophète à Dijon. En 1858, il était au Théâtre de Gand en tant que fort ténor, et chanta également cette année-là au Théâtre d’Anvers Lucie de Lammermoor (17 novembre) et la Muette de Portici (20 décembre), puis, en 1862, chanta à la Monnaie de Bruxelles. Il chanta les premières de l'Africaine (Vasco) à Liège (janvier 1866) et au Grand-Théâtre de Lille (21 août 1866). En octobre 1867, il chanta les Huguenots à Gand. Il était au Théâtre Graslin de Nantes pour la saison 1868-1869 également en tant que fort ténor, mais ses débuts y furent défavorables et il fut remplacé. Il fut directeur du Grand-Théâtre de Toulon pour la saison 1873-1874. En 1876, il chantait au Théâtre de Dijon. Son nom a parfois été orthographié TALON.

Il est décédé en 1898 à soixante-dix-neuf ans en son domicile, 6 rue Delbet à Paris 14e. Il est enterré au cimetière de Bagneux (60e division).

 

 

 

Sa carrière au Théâtre-Lyrique

 

Il y débuta le 04 septembre 1852 en créant Si j’étais roi ! (Zéphoris) d’Adolphe Adam.

 

Il y créa le 11 mars 1853 les Amours du Diable (le comte Frédéric) d’Albert Grisar ; le 03 septembre 1853 la Moissonneuse (Juliani) d’Adolphe Vogel ; le 31 décembre 1853 Elisabeth ou la Fille du Proscrit (le comte Alexis Vanikoff) de Gaetano Donizetti ; le 24 février 1854 la Fille invisible (Everard de Libbenstein) d’Adrien Boieldieu ; le 20 mai 1854 Maître Wolfram (Frantz) d’Ernest Reyer.

 

 

 

 

Un jeune amateur de notre ville, M. Henry Talon, a chanté en l'absence du ténor léger, le rôle de Ruoldi dans Guillaume Tell. Ce jeune homme possède une voix très agréable et d'une grande justesse ; il a de plus fait preuve de goût dans les délicieux couplets du 1er acte : accours dans ma nacelle, ce qui prouve non seulement de l'intelligence, mais encore une organisation musicale, bien inappréciable qui ne s'achète pas. La carrière de ce jeune homme sera très brillante s'il se destine au théâtre.

(le Toulonnais, 24 octobre 1841)

 

 

Grand-Théâtre de Bordeaux.

Nous avons promis, chers lecteurs, de vous entretenir des représentations de M. Tallon, ex-premier sujet du Théâtre-Lyrique ; nous nous exécutons de bonne grâce. C’est dans Si j’étais roi ! et la Dame blanche que le jeune ténor léger s’est présenté au public. M. Tallon est doué d’une voix de poitrine étendue ; il possède une très jolie voix mixte, mais la voix de tête n’est pas irréprochable. On trouve dans cet organe plus de grâce que de sympathie. Soit nature, soit résultat de fatigue, il pousse le son et, par suite, n’est-il pas toujours entièrement le maître de poser convenablement ceux qui suivent ; comme comédien, M. Tallon a du naturel, il l’a prouvé dans Zéphoris ainsi que dans Georges Brown ; s’il peut se débarrasser, dans le dialogue, de quelques intonations nasillardes, il sera bientôt tout à fait agréable. C’est dire assez que les qualités l’emportent et que nous verrions avec plaisir se continuer la série des représentations de cet artiste. En cet endroit qu’il nous soit permis de prier les vrais amis de l’art d’être modérés dans leurs manifestations ; les bravos fréquents et trop obstinés retombent lourdement sur l’artiste lui-même en ce qu’ils ne manquent jamais de provoquer des chut ! désobligeants.

(la Lorgnette, 26 août 1855)

 

 

André Tallon, jeune ténor à la voix fort agréable, chanta pour la première fois à Rennes, en 1852, le rôle de Daniel dans l'opéra d'Hippolyte Monpou, la Chaste Suzanne. Il fut engagé ensuite à Paris, au Théâtre-Lyrique, où il créa brillamment le rôle de Vanikoff dans Elisabeth de Donizetti, où il avait pour partenaires Laurent, Colson, Junca et Mme Colson. Ce fut à ce théâtre que Tallon créa, avec Laurent, Grignon et Mme Meillet, Maître Wolfram d'Ernest Reyer.

(Lucien Decombe, le Théâtre à Rennes, 1899)

 

 

 

 

 

 

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