Étienne TROY
Troy jeune en 1867
Étienne TROY
baryton français
(15 rue de Tounis, Toulouse, Haute-Garonne, 21 juillet 1844* – Paris 5e, 03 juin 1909*)
Fils de Jean Gabriel Louis TROY, fabriquant chapelier, et de Catherine CABANES, ménagère.
Frère d’Eugène TROY (1836–1871), basse.
Epouse à Paris 3e le 02 juillet 1874* Émilie Lucie VIEL (Buenos Aires, Argentine, 11 septembre 1854 – ap. 1910) [sœur de Marie Antoinette VIEL qui épousa son frère Eugène TROY].
Parents d’Eugène Émile TROY (Paris 5e, 22 juin 1875* –), voyageur de commerce puis chirurgien dentiste [épouse à Paris 5e le 14 septembre 1908* (divorce le 03 janvier 1921) Lina Mélanie BEEH] ; et de Marcelle TROY (Paris 5e, 25 mai 1878* –), institutrice communale [épouse 1. à Paris 5e le 24 juillet 1897* (divorce le 22 novembre 1909) Jules SCHUHMANN DIT BARON ; 2. à Paris 2e le 24 septembre 1910* Jean Joseph MAHAUX], qui a obtenu au Conservatoire de Paris une 3e médaille (1894), puis une 2e médaille de solfège (1895).
Au Conservatoire de Paris, il obtint en 1863 un second prix, puis en 1864, un premier prix d’opéra-comique. Il entra en 1865 au Théâtre-Lyrique. Il parcourut ensuite la province, chanta à Barcelone (1869), au Théâtre Royal d’Anvers (les Roussalkas, 31 mars 1871), au Théâtre-Lyrique de l’Athénée où il a créé le 02 décembre 1872 Dans la forêt de Charles Constantin. Engagé à la Renaissance, il y créa le 29 novembre 1873 la Jolie Parfumeuse (Germain) de Jacques Offenbach. Il est devenu, en 1876-1877, le pensionnaire du nouveau Théâtre-Lyrique (ancienne Gaîté), créa le 13 mars 1878 Maître Peronilla (Ripardos) d’Offenbach aux Bouffes-Parisiens, puis entra à l’Opéra-Comique, où il a débuté en 1879 et où il fut régisseur de la scène (nommé le 01 septembre 1893), puis régisseur de l’administration (en poste en 1899). Il a été nommé Troy jeune pour le différencier de son frère aîné, la basse Eugène Troy.
En 1893, il habitait 86 boulevard Saint-Marcel à Paris 5e, où il est décédé en 1909 à soixante-quatre ans.
Sa carrière au Théâtre-Lyrique Il y débuta en 1865. Il y créa le 14 janvier 1867 Déborah (Fergus Lorimer) d'Alphonse Devin-Duvivier ; le 27 avril 1867 Roméo et Juliette (Grégorio) de Charles Gounod ; le 23 octobre 1867 les Bleuets (Don Ruy) de Jules Cohen. Il y participa à la première le 25 mai 1866 des Joyeuses Commères de Windsor d’Otto Nicolai [version française de Jules Barbier] ; le 14 juin 1867 de la Somnambule (Alexis) de Vincenzo Bellini [version française d'Etienne Monnier]. Il y chanta Robin des Bois [le Freischütz] (Kilian, 02 décembre 1866) ; Richard Coeur de Lion (un paysan, 24 juin 1867). |
Sa carrière à l'Opéra-Comique Il y débuta le 18 janvier 1879 dans Suzanne. Il y créa le 08 mars 1880 Jean de Nivelle (un vieillard) de Léo Delibes ; le 10 février 1881 les Contes d’Hoffmann (Luther) de Jacques Offenbach ; le 23 mars 1882 Galante aventure (Sainte Anne d'Auray) d'Ernest Guiraud ; le 18 juin 1883 Mathias Corvin d’Alexandre de Bertha et le Portrait de Théodore de Lajarte ; le 19 janvier 1884 Manon (un Sergent) de Jules Massenet (qu’il chanta lors de la 100e le 07 novembre 1891 et de la 500e le 13 janvier 1905) ; le 11 mars 1885 le Chevalier Jean (Mathias) de Victorin Joncières ; le 31 mars 1886 Plutus (un vigneron) de Charles Lecocq ; le 06 décembre 1886 Egmont (un Inquisiteur) de Gaston Salvayre ; le 18 mai 1887 le Roi malgré lui (Caylus) d’Emmanuel Chabrier ; le 14 décembre 1888 l’Escadron volant de la Reine (Mauclerc) d’Henry Litolff ; le 15 mai 1889 Esclarmonde (un Envoyé sarrazin) de Massenet ; le 29 mai 1890 la Basoche (l’Ecuyer du Roi) d’André Messager ; le 24 mars 1893 Kassya (Yahn) de Léo Delibes ; le 05 mai 1896 le Chevalier d’Harmental (Maillefer) de Messager ; le 24 mai 1899 Cendrillon (le Surintendant des plaisirs) de Massenet ; le 02 février 1900 Louise (Premier Gardien de la Paix) de Gustave Charpentier (qu’il chanta lors de la 100e le 22 février 1901) ; le 06 juillet 1901 le Légataire universel (un laquais) de Georges Pfeiffer ; le 16 décembre 1902 la Carmélite (le Concierge) de Reynaldo Hahn. Il y participa à la première le 03 avril 1879 de la Flûte enchantée (un Gardien, 100e le 20 mai 1883) ; le 08 novembre 1884 du Barbier de Séville (l’Officier) de Gioacchino Rossini [version française de Castil-Blaze] ; le 12 juin 1886 de la Traviata (le Marquis, 100e le 21 avril 1893) ; le 10 mai 1898 de Fervaal (Berddret) de Vincent d’Indy ; le 23 octobre 1899 de Javotte (un Adjoint) de Camille Saint-Saëns ; le 06 novembre 1900 d’Une aventure de la Guimard (le Sergent recruteur). Il y chanta le Pré-aux-Clercs (l’Exempt et 1er Archer, 1879 ; 1500e le 31 mai 1891) ; les Noces de Figaro (Antonio, 100e le 21 décembre 1882) ; Carmen (le Dancaïre, 100e le 22 décembre 1883, 500e le 21 octobre 1891 ; un Guide, 1897, 1000e le 23 décembre 1904 ; Lillas Pastia) ; Roméo et Juliette (Mercutio, 1887) ; Richard Cœur de Lion (Urbain, 500e le 14 novembre 1887) ; les Rendez-vous bourgeois (Jasmin, 1890) ; Lakmé (un Domben, 100e le 06 mai 1891) ; les Dragons de Villars (le Pasteur, 1898) ; Lalla-Roukh (Kaboul, 1898) ; Mignon (Antonio, 1898) ; Sapho (le Patron du Restaurant, 1898) de Massenet ; Joseph (Gad, 1899) ; Phryné (un Hérault, 1901) ; la Vivandière (Lieutenant Vernier, 1902) ; Manon (l’Hôtelier, 1906) ; Alceste (un Coryphée) ; le Barbier de Séville (Notaire) ; Mireille (le Passeur) ; la Traviata (un Domestique). |
Une très belle voix de baryton. Gêné quelquefois par un masque impassible et un jeu glacial. Chante d’une façon charmante. Serait certainement arrivé plus haut qu’il n’est, s’il n’avait été le frère de son frère, le regretté Troy du Théâtre-Lyrique, qui avait pris pour lui seul une grande part de la célébrité de la famille. (Henry Buguet, Foyers et Coulisses, Gaîté, 1875)
M. Troy jeune, protégé par le grand prestige de son frère, un artiste enlevé prématurément au théâtre, est justement confiné dans les utilités d’opéra-comique ; son bâton de maréchal était, de loin en loin, pendant les dernières saisons de feu la salle Favart, le rôle de l’aubergiste Girot dans le Pré-aux-Clercs ; mais c’est le public qui n’était pas content ces soirs-là. (René Max, Ce que deviennent les lauréats du Conservatoire, le Gaulois, 16 août 1887)
Baryton, frère du célèbre chanteur mort trop tôt. Troy jeune, lauréat du Conservatoire, a débuté au Théâtre-Lyrique, sous la direction Carvalho. Il fut de la création de Roméo et Juliette. À l'Opéra-Comique, il se rend très utile au second rang par son mérite de chanteur et de comédien et remplit les fonctions de régisseur de la direction. Troy est membre de la Société des Concerts du Conservatoire. (Adrien Laroque, Acteurs et actrices de Paris, juillet 1899)
Ceux qui s'en vont. Hier, est mort un des plus fidèles et des plus dévoués collaborateurs de M. Albert Carré, M. Etienne Troy — le « père » Troy, comme se plaisaient à l'appeler les artistes de la salle Favart qui lui témoignaient une affectueuse sympathie. Originaire de Toulouse, M. Troy, après avoir fourni, en province, une brillante carrière dans les emplois de baryton, était entré à l'Opéra-Comique il y a trente ans. Il y occupait, avec un zèle intelligent et une ponctualité remarquable, les fonctions de second régisseur et tenait, en outre, un certain nombre de petits rôles dans les ouvrages du répertoire, Manon, Lakmé, Carmen, la Tosca, la Vie de Bohème, etc. C'était un excellent musicien, un artiste probe et un parfait honnête homme. Il a succombé, à l'âge de soixante-cinq ans, aux suites d'une pneumonie. (Comœdia, 04 juin 1909)
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