ERCKMANN-CHATRIAN
Emile Erckmann (à gauche) et Alexandre Chatrian (à droite) en 1878 [photo Pierre Petit]
ERCKMANN-CHATRIAN, nom sous lequel ont publié leurs œuvres deux écrivains français :
Émile ERCKMANN
(Phalsbourg, dép. de la Meurthe [auj. Moselle], 20 mai 1822 – Lunéville, Meurthe-et-Moselle, 14 mars 1899)
Fils de Jean-Philippe ERCKMANN (Lixheim, Moselle, 19 novembre 1782 – Phalsbourg, 02 février 1858), relieur de livres, et de Julie WEISS (La Petite-Pierre, Bas-Rhin, 08 juillet 1786 – Phalsbourg, 26 juillet 1832), mariés à La Petite-Pierre le 27 octobre 1808.
et
Charles Louis Gratien Alexandre CHATRIAN
(Soldatenthal [auj. Grand-Soldat], hameau d'Abreschviller, dép. de la Meurthe [auj. Moselle], 17 décembre 1826 – allée Francklin, Villemomble, Seine [auj. Seine-Saint-Denis], 04 septembre 1890*)
Fils de Jean-Baptiste CHATRIAN (Abreschviller, 29 janvier 1786 – Abreschviller, 13 juillet 1870), verrier, et de Marie Anne Eléonore RESTIGNAT (Abreschviller, 25 juillet 1788 – Abreschviller, 22 juin 1866), mariés à Abreschviller le 15 juillet 1809.
Epouse au Raincy, Seine-et-Oise [auj. Seine-Saint-Denis], le 27 mars 1874 Adélaïde Jeanne RIBERON (Saint-Jean-d'Angély, Charente-Maritime, 25 juillet 1835 – ap. 1890) ; parents de 6 enfants.
Une longue collaboration interrompue seulement tout à la fin de leur carrière par une brouille et de mutuelles accusations (1889), les a pour ainsi dire unis dans une seule personnalité. C'est en 1847 qu'ils commencèrent à écrire ; leur premier succès date de l'Illustre Docteur Mathéus (1859). Leurs ouvrages les plus connus sont : Contes des bords du Rhin (1862), le Fou Yégof (1862), Madame Thérèse (1863), les Amoureux de Catherine (1863) [Jules Barbier en a tiré un livret d'opéra-comique pour Henri Maréchal en 1876], l'Ami Fritz (1864) [Mascagni en a tiré un opéra en 1891], Histoire d'un conscrit de 1813 (1864), Waterloo (1865), Histoire d'un homme du peuple (1865), les Contes populaires (1866), Histoire d'un paysan (1868-1870), les Fiancés de Grindelwald [Paul Lacome en a tiré l'opéra-comique la Nuit de Saint-Jean en 1882]. Ils donnèrent au théâtre : le Juif polonais, drame en trois actes (Cluny, 15 juin 1869) [Henri Cain et P. B. Gheusi en ont tiré un livret pour Camille Erlanger en 1900], l'Ami Fritz, comédie en trois actes (Comédie-Française, 04 décembre 1876), et les Rantzau, comédie en quatre actes (Comédie-Française, 27 mars 1882). Leurs ouvrages se recommandent, en général, par la simplicité familière et pittoresque, par la franchise et la bonhomie cordiale, genre spécial, peut-être pas très « littéraire », mais qui n'en a pas moins beaucoup de saveur, et, parfois même, une certaine allure d'épopée rustique ou populaire. Un esprit foncièrement démocratique anime leurs romans historiques. On les accusa d'attaquer systématiquement la guerre et d'affaiblir ainsi le sentiment national. Mais, en réalité, ils ne s'en prirent qu'aux guerres excitées par l'ambition, « dérivatifs habituels du despotisme, comme ils disent eux-mêmes, pour faire avorter le développement des libertés politiques ».
livrets
l’Ami Fritz, comédie en 3 actes, musique de scène d’Henri Maréchal (Comédie-Française, 04 décembre 1876) la Taverne des Trabans, opéra-comique en 3 actes, avec Jules Barbier, musique d'Henri Maréchal (Opéra-Comique, 31 décembre 1881) Madame Thérèse, pièce historique et militaire en 5 actes, musique de scène d’Alexandre Artus (Châtelet, 09 octobre 1882) le Fou Chopine, opéra-comique en 1 acte, musique d’Adolphe Sellenick (Renaissance, 29 septembre 1883) => fiche technique Myrtille, opéra-comique en 3 actes, avec Maurice Drack, musique de Lacôme (Gaîté, 27 mars 1885)
mélodies
Dis-moi ! quel est ton pays ?, chant alsacien, musique d'Adolphe Sellenick => fiche technique |
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Emile Erckmann (à gauche) et Alexandre Chatrian (à droite)
« Vous êtes faits pour travailler ensemble, leur disait Lecocq : vous, Nuitter, vous êtes très grand, vous, Beaumont, assez petit : or, j'ai remarqué qu'il en était ainsi de toutes les bonnes collaborations. Michel Carré avait l'air d'un nain à côté du géant Barbier. Voyez, Erckmann et Chatrian, Leterrier et Vanloo... Chivot et Duru... » (J. Brindejont-Offenbach, Cinquante ans de musique française, 1925)
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Erckmann (à droite) et Chatrian (à gauche) par André Gill en 1876