Joseph MÉRY

 

Joseph Méry [BNF]

 

 

François Joseph Pierre Agnès MÉRY dit Joseph MÉRY

 

écrivain et librettiste français

(Marseille, Bouches-du-Rhône, 21 janvier 1797 [2 pluviôse an V]* Paris 9e, 17 juin 1866*)

 

Fils de Jean Joseph Ferréol MÉRY, marchand (Marseille, 1762 – Marseille, 05 décembre 1829) [fils de Jean François MÉRY, entrepreneur] et de Marie Anne Paule SEMANIER, mariés à Marseille le 21 février 1796 [2 ventôse an IV]*.

Frère de Jean Louis MÉRY (Marseille, 04 juin 1800* [15 prairial an VIII] Marseille, 09 mars 1883), littérateur.

Epoux de Rosine BOREL (– ap. 1866).

 

 

Elève du séminaire, puis du lycée de Marseille, il fit son droit à Aix, eut une jeunesse aventureuse, visita l'Italie, Constantinople, fonda dans sa ville natale divers journaux libéraux, et encourut plusieurs condamnations. En 1824, il se rendit à Paris, où il fit paraître, au « Nain jaune », d'étincelantes chroniques, et se lia, avec son compatriote Auguste Barthélemy, dont il devint pendant dix ans le fidèle collaborateur. Il fit paraître avec lui plusieurs poèmes satiriques, comme les Sidiennes (1825), la Villéliade (1826), la Peyronnéide (1826), la Corbiéréide (1827), la Bacriade (1827), etc., qui firent de si cruelles blessures au gouvernement de la Restauration, et un poème en huit chants, qui n'est pas sans mérite : Napoléon en Egypte (1828). Dans ce même genre de la littérature bonapartiste, les deux amis publièrent encore : le Fils de l'homme (1829), et Waterloo (1829). Sous la monarchie de Juillet, ils continuèrent d'abord leur opposition au pouvoir et publièrent la véhémente Némésis (1831). Mais, bientôt, ils se séparèrent : Barthélemy fit sa paix, et Méry, après un séjour en Italie près de la reine Hortense, se consacra exclusivement à la littérature d'imagination. Nous citerons deux recueils de causeries, intitulés : les Matinées du Louvre (1855), et les Uns et les Autres (1864) ; parmi ses nombreux drames : le Chariot d'enfant (1850), et l'Imagier de Haarlem (1852), en collaboration avec Gérard de Nerval ; parmi ses comédies : le Fou et le Sage (1852), et l'Essai du mariage (1855), sans compter un Théâtre de salon (1861) ; parmi ses romans : les Nuits de Londres (1840) ; Héva, la Floride, la Guerre du Nizam (1843-1847) ; les Nuits italiennes (1853) ; la Chasse au chastre (1853), un des plus amusants ; les Nuits d'Orient (1854) ; les Nuits espagnoles (1854) ; les Nuits parisiennes (1855) ; des Mélodies poétiques (1853). Inférieur dans le drame à Alexandre Dumas et Victor Hugo, dans la comédie à Dumas fils et à Emile Augier, Méry a son genre de mérite à part. En revanche, il a trouvé quelques belles conceptions pour les théâtres lyriques : Christophe Colomb, ode-symphonie, musique de Félicien David (1847) ; Herculanum, grand opéra, musique de Félicien David (1859), son chef-d’œuvre en ce genre ; Sémiramis (1860) traduction du livret de Semiramide de Gaetano Rossi, musique de Rossini ; Jeanne Darc, grand opéra écrit pour Duprez (1865) et qui fit une chute complète ; Don Carlos, opéra, musique de Verdi (1867). On lui doit encore les Stances à Boieldieu que Léon Achard dit à l'Opéra-Comique le 16 décembre 1862 lors de la 1000e de la Dame blanche. Méry fut un écrivain d'une rare fécondité, d'un esprit et d'un style alertes. Le 09 août 1837, il avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Il est décédé en 1866 à soixante-neuf ans, en son domicile, rue Notre-Dame-de-Lorette à Paris 9e. Il est enterré au cimetière de Montmartre (28e division) ; sa tombe est ornée d’un médaillon et d’une statue de la Poésie en bronze, œuvre de Ludovic Durand (1867).

 

 

 

 

livrets

 

Christophe Colomb, ode-symphonie en 4 parties, musique de Félicien David (Conservatoire, 07 mars 1847)

l'Eden, mystère en 2 parties, musique de Félicien David (Opéra, 25 août 1848)

la Fête des Arts, intermède musical, musique d'Adolphe Adam (Opéra-Comique, 16 novembre 1852)

Maître Wolfram, opéra-comique en 1 acte, avec Paul Bocage et Théophile Gautier, musique d’Ernest Reyer (Théâtre-Lyrique, 20 mai 1854 ; Opéra-Comique, 05 décembre 1873)

Entrez, messieurs, mesdames !, prologue, avec Jules Servières [pseudonyme de Ludovic Halévy], musique de Jacques Offenbach (Bouffes-Parisiens, 05 juillet 1855)

Sur un volcan !, opérette, musique d'Ernest Lépine (Bouffes-Parisiens, 29 décembre 1855)

le Prix de famille, opéra-comique en 1 acte, musique de Victor Massé (1855)

Herculanum, grand opéra en 4 actes, avec T. Hadot, musique de Félicien David (Opéra, 04 mars 1859)

Magenta, chant de victoire, musique d'Esprit Auber (Opéra, 06 juin 1859)

Victoire !, cantate, musique d'Ernest Reyer (Opéra, 27 juin 1859)

l'Annexion, cantate, musique de Jules Cohen (Opéra, 15 juin 1860)

Sémiramis, opéra en 4 actes, version française, musique de Gioacchino Rossini (Opéra, 04 juillet 1860)

Erostrate, opéra en 2 actes, avec Emilien Pacini, musique d’Ernest Reyer (Bade, 21 août 1862 ; Opéra, 16 octobre 1871)

Valse et menuet, opéra-comique en 1 acte, musique de Louis Deffès (Ems, 27 juillet 1865)

Alger, cantate, musique de Léo Delibes (Opéra, 15 août 1865)

Jeanne Darc, opéra en 5 actes et 1 prologue, avec Edouard Duprez, musique de Gilbert Louis Duprez (Grand-Théâtre-Parisien, 24 octobre 1865) => fiche technique

le Fantôme du Rhin, opéra-comique en 1 acte, avec Jules Adenis, musique de Louis Deffès (Ems, août 1866)

Don Carlos, opéra en 5 actes, avec Camille du Locle, musique de Giuseppe Verdi (Opéra, 11 mars 1867)

la Comédie en voyage, opéra-comique en 1 acte, avec Jules Adenis, musique de Louis Deffès (Ems, 27 juillet 1867)

Raphaël, opéra en 5 actes, musique de L. Giunti-Bellini (Théâtre-Lyrique, 28 mai 1873)

 

 

 

 

tombe de Joseph Méry au cimetière de Montmartre (statue de la Poésie, en bronze, par Ludovic Durand) [photo ALF, 2022]

 

 

 

 

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