Maurice DONNAY

 

Maurice Donnay en 1924 [photo H. Manuel]

 

 

Charles Maurice DONNAY dit Maurice DONNAY

 

auteur dramatique français

(Paris ancien 1er, 12 octobre 1859* – Paris 8e, 31 mars 1945*)

 

Fils de Charles Simon DONNAY (Paris ancien 3e, 26 novembre 1824 – Paris 8e, 17 février 1902*), ingénieur des Arts et Manufactures [fils de Charles DONNAY], et de Pauline BÉGA (Paris ancien 1er, 11 mars 1828 – Paris 8e, 27 avril 1903), mariés à Paris ancien 1er le 05 avril 1851.

Epouse à Boisemont, Seine-et-Oise [auj. Val-d'Oise], le 09 juin 1894 Lucie Adrienne Victorine ALLARD (Paris 11e, 17 mars 1866* 7 rue de Florence, Paris 8e, 01 novembre 1954*), divorcée de Jules Pierre Florentin BRION, fille de Jules Célestin Auguste ALLARD (Paris, 01 août 1832 – Saint-Raphaël, Var, 16 mai 1907), fabricant chimiste [cousin de la femme d'Alphonse DAUDET], et de Berthe Estelle LACOSTE (24 mai 1840 – 26 décembre 1909).

 

 

Il fit ses études au lycée Louis-le-Grand. En 1885, il sortit de l'Ecole centrale des arts et manufactures et renonçant à sa carrière d’ingénieur civil, trouva un emploi chez un marchand de fer et se tourna bientôt vers les lettres, écrivit des vers, des saynètes. Il envoya des manuscrits à l'hebdomadaire du Chat-Noir. Un secrétaire de rédaction les jetait au panier sans les lire. Donnay s'en fut se plaindre à Rodolphe Salis, qui le pria de réciter lui-même ses poésies dans son cabaret, et Donnay devint à partir de 1889 un des poètes les plus goûtés du Chat-Noir, où il se signala par Phryné, scènes grecques (1891), et une revue, Ailleurs (1892). S'adonnant dès lors au théâtre, il débuta par une pièce d'une fantaisie tout aristophanesque : Lysistrata (1893), puis donna Folle Entreprise (1894), Pension de famille (1894), Complices (1895), Amants, comédie en cinq actes (Renaissance, 06 novembre 1895, avec Jeanne Granier et Lucien Guitry), chef-d'œuvre d'esprit et d'émotion. A partir de cette pièce, en effet, la sentimentalité prend chez Donnay le pas sur l'ironie gouailleuse du début, et produit de jolies comédies qui sont de fines et pathétiques peintures de l'amour : la Douloureuse (1897) ; l'Affranchie (1898) ; Georgette Lemeunier (1898) ; le Torrent (1899); l'Autre Danger (Comédie-Française, 1902). Par instants cependant Donnay revient soit à la fantaisie avec Education de prince (Variétés, 1900), soit à la comédie légère avec la Bascule (Gymnase, 1901). Avec la Clairière (théâtre Antoine, 1900) et Oiseaux de passage (théâtre Antoine, 1904), pièces écrites en collaboration avec Lucien Descaves, Donnay aborde le théâtre d'idées. C'est à ce genre qu'appartiennent le Retour de Jérusalem (Gymnase, 1904) et les Eclaireuses (1913), où est étudié l'amour dans le féminisme. Mais Donnay est surtout un peintre des mœurs, ainsi qu'en témoignent l'Escalade (Renaissance, 1904), Paraître (Comédie-Française, 1906), la Patronne (1908), la Chasse à l'homme (1919), tableau des mœurs d'après guerre. Une seule incursion dans le passé nous a valu le Ménage de Molière, pièce en vers en hommage à Molière (1912), œuvre élevée, émue, d'une forme très classique. Avec André Rivoire, Donnay a fait jouer la Belle Angevine (1922), et, avec Henri Duvernois, le Geste (1924) : ce sont des œuvres inférieures aux précédentes. Enfin il a écrit les livrets du Mariage de Télémaque (avec Jules Lemaitre, musique de Claude Terrasse, 1910) et du Roi Candaule (musique d’Alfred Bruneau, 1920) ; ainsi qu’un ouvrage sur Musset et l'amour (1935). On lui doit aussi Pendant qu’ils sont à Noyon (1917), Centrale (1930), Des souvenirs (1934), De Montmartre à Athènes (1937), Mes débuts à Paris (1937), l'Esprit montmartrois (1938), le Lycée Louis-le-Grand (1939), J’ai vécu 1900 (1950), Mon Journal [1919-1939] (1953). Joignant à une fantaisie originale un esprit d'observation très fin, le sens exact de la réalité actuelle, Donnay a abordé souvent les sujets les plus scabreux et les a fait passer par sa mordante ironie, sa gaieté jaillissante, ses plaisanteries à froid, par la vivacité d'un dialogue émaillé de mots drôles, tantôt cyniques, tantôt exquis. Bien que très sûr de son métier, il apporte dans la composition de ses pièces une nonchalance pleine de charme : l'action semble parfois subordonnée au dialogue. Mais tout en ayant l'air d'effleurer seulement ses sujets, ce moraliste sans arrogance a parfois atteint le fond de l'âme humaine. L'histoire du théâtre doit aussi retenir que c'est Donnay qui a établi au théâtre le découpage des pièces en quatre actes. Elu à l'Académie française au fauteuil d'Albert Sorel (14 février 1907), Donnay célébra l'éclectisme des suffrages de l'illustre compagnie, "où un inventeur de divertissements peut succéder à un historien considérable". Il fut président de l'Amicale des chansonniers. Plusieurs de ses poèmes furent mis en musique par Maria Krysinska et par Paul Delmet. Il a été nommé chevalier (26 juillet 1896), officier (17 juillet 1908), commandeur (05 juillet 1913) puis grand-officier (25 juillet 1935) de la Légion d'honneur.

En 1897, il habitait 164 boulevard Pereire à Paris 17e ; en 1902, 7 rue de Florence à Paris 8e, où il est décédé en 1945 à quatre-vingt-cinq ans. En 1942, il possédait "le Tournant" à Senneville, hameau de Guerville (Seine-et-Oise [auj. Yvelines]). Il est enterré au cimetière des Landes à Chatou (Yvelines).

 

=> Phryné, scènes grecques de Maurice Donnay représentées au Théâtre d'ombres du Chat-Noir le 14 janvier 1891, avec les décors de Henri Rivière et la musique de Charles de Sivry

=> Ailleurs, revue symbolique en 20 tableaux de Maurice Donnay représentée au Théâtre d'ombres du Chat-Noir le 11 novembre 1891, avec les décors de Henri Rivière et la musique de Charles de Sivry

=> Souvenirs sur le Chat-Noir par Maurice Donnay (1926)

=> Molière par Maurice Donnay

 

 

 

bottin mondain de 1942

 

 

 

livrets

 

Lysistrata, comédie en 4 actes et 1 prologue, musique de scène d'Amédée Dutacq (Grand-Théâtre, Paris, 22 décembre 1892 ; Grand-Théâtre de Bordeaux, 02 juin 1893 ; Vaudeville, 06 mai 1896 ; Bouffes-Parisiens, 30 octobre 1909) => partition

le Mariage de Télémaque, comédie musicale en 5 actes, avec Jules Lemaitre, musique de Claude Terrasse (Opéra-Comique, 04 mai 1910)

le Roi Candaule, comédie lyrique en 5 actes, musique d’Alfred Bruneau (Opéra-Comique, 01 décembre 1920)

Sacha, comédie musicale en 4 actes, avec André Rivoire, lyrics de Guillot de Saix, musique d'André Messager terminée par Marc Berthomieu (Opéra de Monte-Carlo, 23 décembre 1933)

Malvina, opérette en 3 actes, avec Henri Duvernois, musique de Reynaldo Hahn (Gaité-Lyrique, 23 mars 1935 ; Opéra-Comique, 14 juillet 1945)

 

Maurice Donnay en 1910 [photo Manuel]

 

 

Maurice Donnay, caricature de Charles Léandre (le Rire, 07 avril 1900)

 

 

 

 

Maurice Donnay par Leonetto Cappiello

 

 

 

 

 

 

 

Amants de Maurice Donnay à la Renaissance, affiche d'Alfons Mucha pour la création (1895)

 

 

 

 

 

Maurice Donnay dit le début de son poème Monte-Carlo

(document radiophonique)

 

 

 

Hommage à Maurice Donnay (Yvette Guilbert)

Yvette Guilbert

enr. en 1944

 

 

 

 

 

 

 

 

Encylopédie